L’atmosphère politique est de plus en plus électrique au Malawi, quelques jours après la présidentielle du mardi 16 septembre. Alors que la commission électorale n’a pas encore livré les résultats officiels, les deux principaux candidats revendiquent chacun la victoire, plongeant le pays dans l’incertitude.
Le président sortant Lazarus Chakwera, 70 ans, du Parti du Congrès du Malawi (MCP), affirme avoir été réélu. En face, son rival de toujours, Peter Mutharika, 85 ans, ancien chef d’État et leader du Parti Démocratique Progressiste (DPP), déclare également avoir remporté le scrutin.
Une double proclamation jugée irresponsable par la Commission électorale du Malawi (MEC), qui a réagi fermement. Sa présidente, la juge Annabel Mtalimanja, a rappelé que plus de 99 % des bulletins ont été dépouillés, mais que les résultats finaux ne seront publiés qu’au plus tard sept jours après le vote, conformément à la loi électorale. « Aucune victoire ne peut être déclarée avant l’annonce officielle », a-t-elle insisté, appelant les formations politiques à respecter le processus en cours.
Ce scrutin revêt une importance particulière dans un contexte économique très dégradé. Le pays est confronté à une inflation galopante, une hausse du coût de la vie et un mécontentement social grandissant. L’élection présidentielle, qui a vu s’affronter 17 candidats, est néanmoins dominée par le duel entre Chakwera et Mutharika, figures centrales de la scène politique depuis plus d’une décennie.
Pour rappel, en 2020, Chakwera avait accédé au pouvoir après l’annulation historique des résultats de l’élection de 2019, remportée initialement par Mutharika, mais jugée frauduleuse par la justice.
Aujourd’hui, alors que les regards sont tournés vers la MEC, le risque d’escalade politique reste élevé si l’un des camps rejette les résultats officiels à venir.
