Les premiers chiffres issus du scrutin du 25 octobre confirment la domination d’Alassane Ouattara, aussi bien dans la diaspora que sur le territoire national. La Commission électorale indépendante (CEI) a rendu publics dimanche les premiers résultats provisoires, plaçant le président sortant largement en tête.
À l’étranger, les électeurs ont majoritairement choisi Ouattara, qui obtient entre 82 % et 98 % des suffrages selon les pays. Sur cinq bureaux de vote de la diaspora déjà dépouillés, le constat est sans appel.
Au Gabon, pays le plus mobilisé avec une participation de 58,22 %, il récolte 97,85 % des voix, loin devant Jean-Louis Billon (0,63 %), Simone Ehivet Gbagbo (0,51 %), Senin Ahoua Jacob Don-Mello (0,28 %) et Henriette Lagou (0,03 %).
Même tendance au Congo-Brazzaville, où il obtient 94,73 % des votes exprimés, et en Angola, où il atteint 93,91 % de suffrages pour une participation record de 84,30 %.
En Europe, la dynamique reste la même malgré une moindre mobilisation. En Espagne, Ouattara engrange 90,77 % des voix, et en Grande-Bretagne, 88,72 %. En Allemagne, il recueille 82,81 % des suffrages. L’Afrique du Sud affiche son score le plus faible à l’étranger, avec 82,11 % de voix, mais la tendance reste largement favorable.
Sur le sol ivoirien, la victoire du président sortant semble tout aussi nette. Dans son fief de Kong, il atteint 99,68 % des voix, suivi de Ferkessédougou (98,13 %), Dikodougou (98,67 %), Sinématiali (97,75 %) et Quangolodougou (98,37 %). Les taux de participation dépassent souvent 90 % dans le nord du pays.
Même dans les régions urbaines où la participation a été plus faible, Ouattara garde une avance confortable. À Grand-Bassam, il obtient 85,35 % des suffrages, 86,21 % à Aboisso et 84,64 % à Oumé. À Botro et Sakassou, où Jean-Louis Billon réalise ses meilleurs résultats, le président conserve une large marge avec respectivement 67,91 % et 70,31 % des voix.
Les disparités de participation restent notables : 18,63 % en Grande-Bretagne contre 96,90 % à Kong. Dans plusieurs départements du nord, comme Ferkessédougou, Niakaramandougou, Dabakala ou Sandégue, la mobilisation dépasse les 75 %.
Le président de la CEI, Ibrahime Kuibiert-Coulibaly, a indiqué que les résultats définitifs devraient être connus au plus tard le 27 octobre. Il a rappelé les différentes étapes de validation : du dépouillement local jusqu’à la proclamation officielle par le Conseil constitutionnel. Il a également salué la mobilisation des électeurs et des agents sur le terrain.
Cette élection se déroule dans un climat politique tendu. Plusieurs candidatures majeures, notamment celles de Laurent Gbagbo et de Tidjane Thiam, ont été rejetées. L’opposition dénonce une « élection verrouillée » et certains leaders ont appelé au boycott. Laurent Gbagbo a d’ailleurs qualifié le scrutin de « coup d’État électoral ».
Le Conseil constitutionnel avait validé en septembre la liste définitive des cinq candidats, dont Alassane Ouattara, qui brigue un quatrième mandat contesté par ses adversaires. La CEI a rappelé que, selon la jurisprudence en vigueur depuis 2020, seules les zones où aucun vote n’a pu être organisé sont exclues du calcul du taux de participation, ce qui n’a pas été observé cette fois.




