Meta, maison mère de Facebook et Instagram, a été sommée par la justice française de supprimer une vingtaine de publications promouvant l’alcool de manière illégale. La décision, rendue début avril par le tribunal judiciaire de Paris, fait suite à une plainte de l’association Addictions France, qui a révélé l’information ce mardi.
Les contenus visés, majoritairement publiés sur Instagram, mettaient en scène des influenceurs bien connus du grand public. Parmi eux figurent le chef cuisinier Juan Arbelaez et l’animatrice Malika Ménard. L’une des publications épinglées montre Arbelaez posant avec une bouteille de vin aux côtés de l’humoriste François-Xavier Demaison.
La justice n’a pas seulement ordonné le retrait des contenus depuis la France. Elle a également exigé que Meta transmette les données d’identification des auteurs, incluant noms, prénoms et adresses e-mail. Une avancée jugée majeure par Addictions France.
Cette décision marque un nouveau tournant dans la lutte contre la publicité déguisée pour l’alcool, interdite par la loi française Évin, qui encadre très strictement les communications autour des boissons alcoolisées. Toute évocation festive, humoristique ou suggestive est prohibée, même dans le cadre d’un contenu publié par un influenceur.
Addictions France dénonce depuis plusieurs années le recours à des influenceurs pour contourner la législation, notamment via des publications qui associent subtilement l’alcool à la gastronomie, à l’art de vivre ou à des moments de convivialité.
Déjà en 2023, l’association avait remporté une première bataille judiciaire contre Meta, qui s’était vu contraint de supprimer plusieurs contenus similaires et de révéler les identités des auteurs. Cette nouvelle décision renforce la jurisprudence en la matière et met en cause l’autorégulation souvent prônée par les producteurs d’alcool.
Pour Addictions France, ce jugement est clair : même un post « informatif » publié par un chef ou un animateur, s’il valorise explicitement une marque ou associe l’alcool à une émotion positive, reste une infraction.
Du côté de Meta, les publications ont été rendues invisibles en France. La plateforme s’est contentée de préciser qu’elle agissait conformément à une requête juridique.




