Accusé de détournement de fonds publics, Constant Mutamba a remis sa démission au président Félix Tshisekedi. Cette décision intervient alors qu’il est au centre d’une enquête judiciaire portant sur la disparition présumée de 19 millions de dollars destinés à la construction d’une prison à Kisangani, dans le nord-est de la République démocratique du Congo.
Âgé de 37 ans, l’ancien candidat à la présidentielle de 2023 a officialisé son départ mardi, à l’issue d’un échange avec le chef de l’État. D’après un proche du ministre, ce retrait vise à permettre à la justice de faire son travail sans entrave. La présidence a confirmé que Félix Tshisekedi avait accepté cette démission, en attendant la transmission formelle de la lettre au Premier ministre.
Nommé en mai 2024, Mutamba était sous le coup d’une interdiction de quitter Kinshasa, émise par le procureur général près la Cour de cassation, Firmin Mvonde. Ce dernier l’accuse non seulement de détournement, mais aussi d’atteinte aux institutions, pour avoir qualifié les poursuites à son encontre de « machination politique ». Dimanche dernier, l’Assemblée nationale a levé son immunité parlementaire, ouvrant la voie à des poursuites judiciaires. Le magistrat reproche également à l’ex-ministre d’avoir fait libérer de manière illégale plusieurs détenus condamnés pour des crimes graves tels que le meurtre, la torture ou les braquages.
À son entrée au gouvernement, Mutamba avait promis de moderniser le système judiciaire et de combattre la corruption. Sa chute brutale vient désormais ternir ce discours de réforme.




