La reconnaissance officielle de l’État de Palestine par le gouvernement britannique continue de susciter de vives réactions sur la scène internationale. Ce dimanche 21 septembre 2025, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a vertement critiqué Sir Keir Starmer, accusant le chef du gouvernement britannique de « récompenser le terrorisme » après l’annonce de cette reconnaissance.
S’exprimant depuis les États-Unis, où il doit rencontrer le président Donald Trump, le dirigeant israélien a dénoncé une décision « irresponsable » qui, selon lui, ne favorise en rien les perspectives de paix entre Israéliens et Palestiniens. « J’ai un message clair à l’intention des dirigeants qui reconnaissent un État palestinien après le terrible massacre du 7 octobre : vous récompensez massivement le terrorisme. Et j’ai un autre message pour vous : cela n’arrivera pas. Il n’y aura pas d’État palestinien à l’ouest du Jourdain », a déclaré Netanyahu.
Il a promis une « réponse complète » dès son retour en Israël, sans en préciser les contours pour l’instant.
La décision britannique a été rendue publique à la veille de l’Assemblée générale des Nations Unies. Dans une déclaration solennelle, le Premier ministre Keir Starmer a justifié ce choix comme un pas vers la paix et un message d’espoir. « Pour raviver l’espoir d’une solution à deux États, je déclare officiellement que le Royaume-Uni reconnaît l’État de Palestine. »
Soulignant que le Royaume-Uni avait reconnu Israël comme État il y a plus de 75 ans, Starmer a précisé que cette décision visait à rééquilibrer les efforts diplomatiques en faveur d’une coexistence durable entre deux peuples.
Il a toutefois rappelé sa condamnation sans équivoque du Hamas, qualifié d’« organisation terroriste brutale », et a annoncé des sanctions renforcées contre le groupe. Il a insisté sur le fait que cette reconnaissance n’était pas un soutien au Hamas, mais au peuple palestinien, et à l’idée d’un futur où paix et sécurité coexisteraient des deux côtés. « La situation est devenue intolérable. Des civils souffrent à Gaza. Il est temps de restaurer un minimum d’espoir. »
La décision de Starmer a provoqué une levée de boucliers dans l’opposition. La cheffe du Parti conservateur Kemi Badenoch l’a qualifiée de « décision absolument désastreuse ».
Du côté de Reform UK, un porte-parole a accusé Starmer de chercher à « apaiser les forces d’extrême gauche » au sein de son propre parti, dénonçant une « réaction impulsive ».
Netanyahu a, de son côté, renforcé ses critiques sur la plateforme X (anciennement Twitter) : « La reconnaissance de la Palestine par le Royaume-Uni récompense le terrorisme monstrueux du Hamas et punit ses victimes. Un État djihadiste à la frontière d’Israël menacera la Grande-Bretagne demain. La complaisance envers les terroristes djihadistes est toujours un échec. Cela n’arrivera pas. »
Alors que plus de 150 pays reconnaissent déjà l’État de Palestine, l’entrée du Royaume-Uni dans cette dynamique confère un nouveau poids politique à la cause palestinienne. Mais pour Israël, cette reconnaissance, surtout dans le contexte post-7 octobre, constitue une ligne rouge stratégique.
L’écart entre les visions diplomatiques de Londres et de Tel-Aviv souligne la fracture persistante sur la question de la solution à deux États, qui reste théoriquement soutenue par une grande partie de la communauté internationale, mais dont la mise en œuvre paraît aujourd’hui plus incertaine que jamais.




