Le Conseil de sécurité des Nations unies a exprimé une vive inquiétude face à l’aggravation du conflit au Soudan, où les violences prennent une tournure de plus en plus dramatique pour les civils. Malgré les sanctions et les tentatives diplomatiques, la situation reste hors de contrôle.
Déclenchée en avril 2023 par une lutte de pouvoir entre l’armée dirigée par le général Abdel Fattah al-Burhan et les Forces de soutien rapide (FSR) du général Mohamed Hamdan Dagalo, la guerre s’est propagée à plusieurs régions, notamment le Kordofan, aujourd’hui considéré comme l’un des foyers les plus violents. Les combats s’intensifient à El-Obeid, tandis que les frappes aériennes et les tirs d’artillerie se multiplient.
Martha Pobee, Sous-Secrétaire générale de l’ONU pour l’Afrique, a tiré la sonnette d’alarme devant les membres du Conseil : « Trop de vies ont été perdues, trop de souffrances infligées. Le risque d’un embrasement régional est réel. » Elle appelle à une mobilisation urgente de la communauté internationale.
Bien que la résolution 1591 de 2005 continue de s’appliquer, les sanctions imposées ont peu d’effet sur le terrain. L’ambassadeur sud-coréen Joonkook Hwang, qui préside le comité de suivi, a réaffirmé l’engagement de l’ONU à œuvrer pour un retour à la paix.
Le témoignage de Shayna Lewis, membre de l’ONG américaine PAEMA, revient sur l’ampleur des atrocités commises : enfants blessés, hôpitaux visés, viols documentés par l’UNICEF, équipements médicaux systématiquement détruits. Elle évoque notamment le cas d’une fillette blessée à Khartoum, traitée dans un hôpital où les FSR ont démoli le seul IRM cardiaque du pays et saboté des respirateurs pédiatriques.
La crise humanitaire est sans précédent : plus de 15 millions d’enfants ont besoin d’aide, dont un sur trois souffre de malnutrition aiguë. Face à cette tragédie, les appels à un cessez-le-feu immédiat et à la protection des civils restent sans réponse concrète.
