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Soudan : Plus de 600 000 personnes déplacées à cause de la guerre depuis avril 2024.

La situation au Darfour-Nord continue de se détériorer et contraint des milliers de familles à fuir leurs foyers en raison de l’intensification des combats dans cette région de l’ouest du Soudan.

Du 30 au 31 janvier 2025, près de 3 700 ménages ont été déplacés à la suite des affrontements violents dans la localité d’El Fasher. Ce chiffre porte à plus de 605 000 le nombre total de personnes déplacées dans la région depuis avril 2024, selon un rapport de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM).

Les villages de Shagra A, Shagra B, Shagra C, Golo et Jouki ont été particulièrement frappés par les violences. Les habitants ont cherché refuge dans d’autres secteurs d’El Fasher, où des incendies ont également ravagé des biens personnels. La situation reste instable, la localité étant encerclée depuis mai 2024 par les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR).

Depuis le déclenchement du conflit en avril 2023, qui oppose l’armée soudanaise aux FSR, plus de 12 millions de personnes ont été forcées de fuir, dont près de 9 millions à l’intérieur du pays et environ 3 millions ayant cherché refuge dans les pays voisins. Les efforts humanitaires peinent à répondre aux besoins croissants, en raison de l’accès limité aux zones les plus touchées.

L’OIM a également signalé une augmentation des attaques et des déplacements dans d’autres régions du Darfour-Nord depuis octobre 2024, avec des violences rapportées à Kutum, Kebkabiya, Melit et Al Koma. De plus, des affrontements intercommunautaires à Dar As Salam ont contribué à aggraver la situation, représentant environ 10 % des incidents enregistrés dans la région depuis le début du conflit.

Face à cette crise qui ne cesse de s’intensifier, l’OIM appelle la communauté internationale à redoubler d’efforts pour fournir une aide humanitaire d’urgence et soutenir les initiatives visant à mettre fin à ce conflit dévastateur.

Le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA) a également exprimé des préoccupations majeures concernant la malnutrition, particulièrement dans l’État de Khartoum, où plus de 70 décès, principalement chez les enfants, ont été attribués à la faim. Les conditions de famine au camp de déplacés d’Abu Shouk, près d’El Fasher, ont alarmé l’OCHA, qui déplore l’aggravation de la crise alimentaire.

Au-delà de la famine, des rapports font état d’une montée des arrestations et des violences à l’encontre des déplacés internes, en particulier dans les régions du Darfour et à Khartoum. Le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) alerte sur les dangers accrus pour les populations vulnérables, notamment les femmes et les enfants.

Le HCR souligne également que les centres de transit au Soudan du Sud, destination de milliers de réfugiés, sont actuellement saturés à plus de 340 % de leur capacité. En janvier 2025, plus d’un million de personnes, comprenant à la fois des réfugiés soudanais et des rapatriés sud-soudanais, ont traversé la frontière vers un Soudan du Sud déjà confronté à de graves défis humanitaires.

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