L’indignation de Ganiou Soglo est montée d’un cran ce 20 juillet. Dans un communiqué sans détour, l’ancien ministre des Sports dénonce ce qu’il considère comme une manipulation de l’image de son père, Nicéphore Soglo, premier président de l’ère démocratique au Bénin. Selon lui, les autorités actuelles exploiteraient cette figure historique à des fins de communication politique.
Au cœur de sa colère, la diffusion de récentes images montrant son père dans des contextes perçus comme favorables au chef de l’État Patrice Talon. Ganiou Soglo déplore une mise en scène trompeuse et accuse ouvertement deux journalistes de faciliter cette instrumentalisation.
À 94 ans, Nicéphore Soglo n’aurait plus, selon son fils, toutes les capacités nécessaires pour se prémunir de ce qu’il qualifie d’« abus de faiblesse ». L’ancien ministre évoque une atteinte grave à la dignité et promet de défendre l’honneur de ses parents face à ce qu’il voit comme une dérive médiatique inacceptable.
Dans un passage particulièrement poignant, Ganiou Soglo rappelle la contribution historique de son père : un homme qui, selon lui, a risqué sa vie pour l’ancrage démocratique du pays et mérite, aujourd’hui plus que jamais, respect et protection.
La réplique musclée du gouvernement
La réponse du gouvernement ne s’est pas fait attendre. Invité sur le plateau de Zone Franche sur Canal 3 Bénin, le porte-parole de l’exécutif, Wilfried Léandre Houngbédji, a balayé d’un revers de main les accusations. Il estime que les propos de Ganiou Soglo relèvent davantage d’un excès d’émotion que d’un discours fondé.
Dans une prise de parole au ton piquant, il a suggéré que l’ancien président Soglo conserverait encore plus de discernement que son propre fils. «Vous savez très bien qu’en général, il y a ceux qui raisonnent et il y a ceux qui résonnent. En l’espèce, je crois qu’entre le père et le fils, il y en a un qui raisonne encore mieux que l’autre, nonobstant la majesté des ans qu’il a accumulés ». Le porte-parole n’a pas hésité à ironiser sur cette situation, allant jusqu’à insinuer que certaines figures de l’opposition s’auto-victimisent pour exister médiatiquement.
Pour Wilfried Houngbédji, cette polémique illustre une stratégie bien connue chez certains détracteurs du régime : agiter l’opinion publique en entretenant des suspicions infondées. Il conclut en affirmant que les Béninois sont suffisamment lucides pour lire entre les lignes.




