Après trois années de cavale, l’homme soupçonné d’être le cerveau du massacre de Sandana a finalement été capturé. Les forces de défense et de sécurité tchadiennes ont annoncé, ce jeudi 16 octobre, son arrestation aux abords de la ville de Harazé, non loin de la frontière centrafricaine.
L’individu, dont l’identité n’a pas été divulguée, est accusé d’avoir orchestré l’attaque sanglante qui a coûté la vie à douze villageois dans le Moyen-Chari, le 9 février 2022. Il aurait été interpellé alors qu’il tentait de fuir vers la Centrafrique, en possession d’armes de guerre.
Selon le général Ismat Issakha Acheikh, Délégué général du gouvernement auprès de la province du Salamat, l’arrestation est le fruit d’un travail de longue haleine mené par les forces de sécurité dans cette région frontalière à haut risque. Il a salué la vigilance des troupes engagées dans la sécurisation du territoire.
Le massacre de Sandana avait été déclenché par la découverte du corps sans vie d’un éleveur. En représailles, un groupe d’éleveurs armés avait pris pour cible le village de Sandana, semant la terreur et laissant douze morts derrière eux. L’auteur principal présumé avait réussi à échapper à la justice jusqu’à aujourd’hui.
Des sources proches de l’enquête indiquent que le suspect aurait reconnu son appartenance à la Séléka, un groupe armé actif en République centrafricaine, régulièrement accusé de violences transfrontalières. Son arrestation alors qu’il cherchait à franchir la frontière donne du poids à cette hypothèse.
Ce développement relance l’espoir de voir justice rendue pour les victimes du drame de 2022. Si le suspect venait à être formellement inculpé, son procès pourrait marquer un tournant dans la lutte contre l’impunité dans cette zone troublée du sud du Tchad.
L’affaire du massacre de Sandana avait, à l’époque, choqué l’opinion publique et mis en lumière la tension persistante entre communautés d’agriculteurs et d’éleveurs, souvent exacerbée par la prolifération des armes et l’implication de groupes armés étrangers.
Pour les autorités tchadiennes, cette arrestation est un signal fort : les crimes graves ne resteront pas impunis, même des années après les faits.




