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Trafic d’êtres humains : cinq trafiquants condamnés à mort pour la première fois en Éthiopie. 

L’Éthiopie vient de franchir un cap inédit dans sa lutte contre le trafic d’êtres humains. Pour la première fois dans l’histoire du pays, cinq personnes ont été condamnées à la peine capitale pour leur rôle dans un réseau de traite organisé. L’annonce a été faite par le ministre de la Justice, Belayhun Yirga, et relayée par The Ethiopian Herald, média d’État.

Si les détails du dossier judiciaire restent confidentiels,  aucune information n’a été fournie sur les faits exacts ni sur la nationalité des accusés  le symbole est fort. L’Éthiopie est en effet l’un des principaux pays de départ pour les migrants empruntant la dangereuse « Route de l’Est ». Ce couloir migratoire relie la Corne de l’Afrique au Yémen, avant de rejoindre les pays du Golfe.

Chaque année, des milliers d’hommes et de femmes, majoritairement jeunes, quittent l’Éthiopie pour fuir la pauvreté et les violences internes. Ils tentent leur chance en Arabie Saoudite, aux Émirats ou au Koweït, espérant y trouver un emploi comme domestiques ou ouvriers. Mais la traversée est souvent mortelle.

Le 1er août encore, un nouveau drame a frappé. Selon des sources yéménites, au moins 76 migrants, majoritairement éthiopiens, ont péri dans un naufrage au large du Yémen. Des dizaines d’autres sont portés disparus. Un événement tragique qui s’ajoute à une longue liste : en 2024, au moins 558 personnes ont perdu la vie sur cette route, selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM). C’est l’année la plus meurtrière jamais enregistrée pour cet itinéraire.

L’Éthiopie n’a pas aboli la peine de mort, mais son application reste exceptionnelle. La dernière exécution recensée remonte à 2007, d’après la Coalition mondiale contre la peine de mort. Cette décision marque donc un tournant judiciaire majeur, et envoie un signal fort dans un pays en proie à des départs massifs et aux réseaux clandestins qui en tirent profit.

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