L’UNESCO connaît un tournant. Le Conseil exécutif de l’organisation a porté à sa tête l’Égyptien Khaled el-Enany, élu ce lundi 6 octobre à une large majorité. L’ancien ministre égyptien du Tourisme et des Antiquités, qui a marqué son passage au gouvernement par la valorisation du patrimoine égyptien, prend les rênes de l’agence onusienne pour un mandat de quatre ans.
La victoire de Khaled el-Enany ne souffre d’aucune contestation : 55 voix contre seulement 2 pour son concurrent, le Congolais Firmin Edouard Matoko. Soutenu par la Ligue arabe, l’Union africaine, mais aussi par des poids lourds comme la France, l’Allemagne, la Türkiye et le Brésil, le candidat égyptien a su fédérer une large coalition autour de son profil.
À peine élu, il a fixé un cap. Ses 100 premiers jours seront consacrés à une tournée de dialogue avec les représentants des États membres. Objectif : définir un plan d’action face aux défis majeurs qui attendent l’organisation, notamment la réduction budgétaire estimée entre 8 et 11 %, conséquence annoncée du retrait des États-Unis en 2026.
Le futur patron de l’UNESCO s’est également engagé à réduire la lourdeur administrative et à renforcer l’impact des programmes éducatifs, scientifiques et culturels de l’institution, trop souvent critiquée pour son inefficacité.
La nomination de Khaled el-Enany doit encore être formellement validée le 9 novembre lors de la Conférence générale de l’UNESCO prévue à Samarcande, en Ouzbékistan. Sauf retournement improbable, il succédera à Audrey Azoulay, en poste depuis 2017, et entrera en fonction le 14 novembre.
Avec cette élection, l’UNESCO s’engage sur un nouveau chemin. Entre réformes budgétaires, défis géopolitiques et repositionnement stratégique, le mandat d’el-Enany s’annonce aussi complexe que décisif pour l’avenir de l’organisation.
