L’Éthiopie vient de franchir un tournant décisif dans la lutte contre l’une des maladies les plus meurtrières du continent : le paludisme. Ce mardi, le pays est devenu le premier au monde à lancer officiellement le vaccin antipaludique R21/Matrix-M, recommandé par l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
Développé par l’Université d’Oxford, en partenariat avec le Serum Institute of India et Novavax, ce vaccin a démontré une efficacité de jusqu’à 77 % lors des essais cliniques publiés en 2021. Il a reçu le feu vert de l’OMS en 2023 pour une utilisation chez les enfants de moins de trois ans une population particulièrement vulnérable.
Cette initiative place l’Éthiopie au premier plan d’un combat sanitaire majeur. Elle ne se limite pas au simple lancement du vaccin : des millions de moustiquaires imprégnées d’insecticide sont également distribuées dans les régions les plus exposées, créant ainsi une double barrière contre la maladie.
Selon l’Africa CDC, cette combinaison entre prévention médicamenteuse et protection vectorielle constitue un modèle à suivre pour l’ensemble du continent. « Il s’agit d’un tournant historique dans la prévention du paludisme. Ce déploiement précoce prouve qu’il est possible de mettre rapidement l’innovation scientifique au service des populations », a déclaré un représentant du Centre africain de contrôle et de prévention des maladies.
Le lancement du vaccin intervient alors que les cas de paludisme sont en forte augmentation, notamment en Afrique subsaharienne. L’OMS rapporte 608 000 décès liés à la maladie en 2022, dont une majorité d’enfants de moins de 5 ans.
Transmis par la piqûre de moustiques anophèles infectés, le paludisme reste l’un des principaux défis sanitaires du continent africain. Grâce à cette avancée, l’Éthiopie envoie un signal fort : il est possible de changer la donne en misant sur la science, la prévention et la coordination régionale.
