Lors d’une conférence consacrée à l’autisme, Donald Trump a tenu des propos qui ont immédiatement fait bondir la communauté médicale. Le 22 septembre 2025, depuis la tribune, l’ancien président américain a mis en garde les femmes enceintes contre la prise de paracétamol, appelant même à « se battre comme une forcenée » pour ne pas en consommer.
Mais cette déclaration va frontalement à l’encontre des données scientifiques disponibles à ce jour.
Le paracétamol, connu sous des noms comme Doliprane, Dafalgan ou Tylénol en Amérique du Nord, reste l’un des rares antalgiques recommandés pendant la grossesse pour soulager la douleur ou la fièvre. Contrairement à ce qu’a avancé Donald Trump, aucune étude sérieuse n’a démontré qu’il augmentait le risque de troubles du spectre autistique.
Une étude suédoise de grande ampleur, portant sur 2,48 millions d’enfants, vient de confirmer cette absence de lien direct. Les chercheurs n’ont trouvé aucune preuve solide d’un risque accru d’autisme lié à la prise de paracétamol pendant la grossesse.
Depuis plusieurs années, des études explorent un éventuel lien entre le paracétamol et les troubles neurodéveloppementaux. Mais selon David Mandell, professeur en psychiatrie à l’Université de Pennsylvanie, il est difficile de faire la part des choses entre les effets du médicament et ceux de la fièvre elle-même, qui peut, à haute température, être un facteur de risque pour le développement cérébral du fœtus. « La fièvre, surtout au-delà de 38 degrés, peut avoir des effets délétères. Il faut donc être extrêmement prudent avant de désigner un médicament comme coupable », explique-t-il.
Dans le sillage de Trump, Robert F. Kennedy Jr., ministre de la Santé et connu pour ses positions antivax, a annoncé que la FDA (Agence américaine du médicament) allait revoir l’étiquetage du paracétamol. Cependant, l’agence reste beaucoup plus prudente.
Dans un courrier adressé aux professionnels de santé, elle rappelle que « aucun lien de causalité n’a été établi » entre l’autisme et le paracétamol. Elle recommande toutefois, comme c’est déjà le cas pour de nombreux médicaments pendant la grossesse, d’en faire un usage limité et raisonné, en optant pour la dose la plus faible, sur la durée la plus courte.
Les propos de Donald Trump, lancés sur le ton de l’urgence, occultent un point fondamental : la question fait encore l’objet de recherches, mais rien ne justifie aujourd’hui d’interdire ou de diaboliser ce médicament.
La priorité, selon les médecins, est de traiter efficacement les symptômes dangereux pour la grossesse, comme la fièvre, sans tomber dans une forme de panique infondée.




