C’est une grande première au Burkina Faso : les langues locales prennent le devant de la scène à travers une compétition nationale de débats oratoires, lancée sous le thème évocateur « Diversité linguistique, unité nationale ». Organisé à Ouagadougou, l’événement entend mettre en lumière la richesse culturelle du pays et raviver la fierté des langues maternelles.
Pour cette édition inaugurale, trois langues ont été mises à l’honneur : le mooré, le dioula et le fulfulde. En demi-finale, vingt jeunes orateurs se sont affrontés avec passion et éloquence, chacun défendant ses idées dans sa langue maternelle. Une scène rare et forte, symbole d’une volonté nationale de valoriser les identités culturelles tout en renforçant le vivre-ensemble.
Parmi les voix qui ont marqué les esprits, celle de l’émir du Liptako, ambassadeur de la langue fulfulde :
« J’invite le peuple burkinabè à s’impliquer pour la valorisation et la promotion des langues locales. Parler sa langue, c’est promouvoir sa culture, c’est apprendre mieux notre culture. Il n’y a pas d’ethnie au Burkina Faso, il n’y a qu’une seule communauté et c’est la communauté burkinabè», a t-il déclaré.
La finale est prévue pour le 24 mai prochain à Ouagadougou. Forte de cet engouement, la compétition devrait, selon les organisateurs, s’ouvrir dans les éditions à venir à d’autres langues nationales du Burkina Faso, dans une démarche inclusive et unificatrice.