L’Autriche a adopté une nouvelle loi interdisant le port du voile à l’école pour les filles de moins de 14 ans. Le gouvernement affirme vouloir protéger les enfants, mais la mesure est vivement contestée par des juristes et des organisations de défense des droits, qui y voient une discrimination ciblant les musulmanes.
Le texte a obtenu une large majorité au Parlement, malgré l’opposition des écologistes, qui jugent la loi anticonstitutionnelle. Une première interdiction similaire avait déjà été annulée en 2020 par la Cour constitutionnelle, qui considérait qu’elle visait exclusivement l’islam. Cette fois, l’exécutif dit s’être assuré de sa conformité.
La ministre de l’Intégration Claudia Plakolm défend une mesure destinée à mettre fin à ce qu’elle qualifie d’oppression exercée sur des fillettes contraintes de masquer leur corps. La loi couvre toutes les formes de voile islamique et prendra pleinement effet à la rentrée de septembre, après une phase d’explication lancée dès février. Les sanctions viseront les parents en cas d’infractions répétées, avec des amendes allant jusqu’à 800 euros.
Selon les estimations officielles, environ 12 000 mineures seraient concernées. Des ONG, dont Amnesty International, dénoncent un dispositif qui risque de renforcer les préjugés antimusulmans et d’accentuer les divisions au sein d’une société autrichienne déjà marquée par un fort sentiment anti-immigration. L’IGGÖ, principale organisation musulmane du pays, redoute une stigmatisation accrue et une perte de confiance dans les institutions.
Les critiques soulignent également que l’interdiction pourrait isoler encore davantage les jeunes filles visées plutôt que de les protéger. Certains experts rappellent que la Cour constitutionnelle avait estimé qu’un tel bannissement place les enfants dans une position délicate face à leur entourage.
