Ce samedi, le Bénin a marqué un tournant majeur dans son histoire en remettant pour la toute première fois des attestations de nationalité béninoise à trois Afro-descendants : Joseph Gabendy, Smeralda David Romuald et Harris CiaraPrincess. Ce geste fort est le fruit de la loi n°2024-31 adoptée en septembre 2024, qui reconnaît la citoyenneté des descendants d’Africains déportés pendant la traite transatlantique.
Cette démarche va bien au-delà d’une simple formalité. Elle symbolise la volonté du Bénin de réparer une blessure historique profonde et d’offrir à ces femmes et hommes, issus de la diaspora, un ancrage légal et affectif sur le continent de leurs ancêtres.
Pour structurer cette initiative, une plateforme en ligne baptisée « My Afro Origins » a été mise en service depuis le 4 juillet 2025. Accessible partout dans le monde et disponible en plusieurs langues, ce portail permet aux Afro-descendants de déposer leur demande de reconnaissance de nationalité dans un cadre transparent et centralisé.
Lors de la cérémonie officielle, le ministre de la Justice, Yvon Détchenou, a salué une démarche à la fois symbolique et politique. Il a souligné l’importance de ce moment, qu’il qualifie de « réparation mémorielle » portée par un État conscient de son rôle dans l’histoire, et désireux de retisser les liens avec ses enfants éloignés par les tragédies du passé.
L’attestation remise aux bénéficiaires constitue une première étape. Elle pourra déboucher sur l’attribution de la nationalité béninoise à part entière, sous réserve d’un séjour de trois ans au Bénin après l’obtention du statut.
En posant ce geste, le Bénin rejoint les pays africains qui reconnaissent activement leur diaspora comme une partie intégrante de leur avenir. Ce projet ne parle pas que d’identité, il ouvre aussi des portes vers des échanges culturels, économiques et humains durables. Une manière d’écrire, ensemble, une nouvelle page entre l’Afrique et sa diaspora mondiale.




