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COP30 au Brésil : le président autrichien refuse de participer en raison des frais logistiques exorbitants.

C’est une annonce pour le moins inattendue qui agite déjà les coulisses de la COP30. Le président autrichien Alexander Van der Bellen a fait savoir ce jeudi 7 août 2025 qu’il n’assistera pas au sommet climatique mondial prévu en novembre prochain à Belém, au Brésil.
La raison ? Le coût jugé excessif de l’hébergement dans la ville hôte.

Dans un communiqué officiel, le chef de l’État a expliqué que les dépenses logistiques dépassent les limites du budget présidentiel, actuellement soumis à une politique d’austérité. « Ces frais logistiques ne peuvent pas être couverts dans le cadre budgétaire strict de la présidence », a-t-il déclaré, pointant l’inflation des prix dans cette ville de l’Amazonie brésilienne.

Belém, ville de 1,3 million d’habitants, s’apprête à recevoir près de 50 000 participants venus du monde entier pour cette 30e conférence sur le climat. Problème : la capacité d’accueil reste limitée et les prix des hôtels peuvent grimper au-delà des 1 000 dollars par nuit. Plusieurs délégations ont déjà dénoncé des tarifs jugés abusifs dans le secteur hôtelier.

Le président de la COP, André Correa do Lago, a reconnu que les critiques proviennent surtout de pays plus vulnérables, notamment des États insulaires, africains ou à revenus modestes. Pourtant, c’est un pays riche comme l’Autriche, pourtant membre de l’Union européenne et classée parmi les nations les plus prospères, qui marque le premier désistement d’envergure.

Engagée dans une réduction drastique de ses dépenses publiques, l’Autriche applique une discipline budgétaire que même la présidence ne peut contourner. Van der Bellen, élu sur un programme écologiste, affirme rester solidaire des objectifs climatiques mais insiste sur le devoir d’exemplarité :
« Notre consolidation budgétaire exige des coupes financières et une discipline partagée », a-t-il rappelé, tout en souhaitant « tout le succès possible » au Brésil.

Malgré les critiques croissantes, le Brésil refuse pour l’instant de changer de lieu ou d’offrir des compensations. Le pays assure avoir recensé des logements pouvant accueillir 53 000 personnes et convoque une nouvelle réunion des organisateurs ce lundi pour évoquer les solutions d’hébergement.

L’absence annoncée du président autrichien pourrait bien ouvrir la voie à d’autres renoncements, dans un contexte où l’accessibilité financière devient un enjeu politique autant que logistique. La question se pose désormais : la COP30 est-elle en train de perdre sa vocation inclusive ?

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