La fintech panafricaine Yellow Card entend accélérer l’adoption des cryptomonnaies en Afrique francophone, en misant sur les stablecoins, ces actifs numériques adossés à des monnaies comme l’euro ou le dollar. Une stratégie qui vise à combler le retard de la région, encore marginale sur ce marché en expansion.
S’exprimant mardi 24 juin, Ines Lowe Sall, directrice régionale adjointe pour l’Afrique de l’Ouest francophone chez Yellow Card, a souligné que l’usage des stablecoins reste faible dans cette partie du continent, avec des taux d’adoption compris entre 10 et 20 %. En comparaison, ils représentaient près de 50 % des 117 milliards de dollars en cryptomonnaies échangés en Afrique entre 2023 et 2024.
« La stabilité du franc CFA, indexé à l’euro, limite l’attractivité des cryptos, contrairement au Nigéria où la volatilité du naira a favorisé leur adoption massive », explique-t-elle. Mais des signes d’intérêt émergent, notamment au Sénégal, où commerçants et entreprises se tournent progressivement vers ces actifs pour gagner en rapidité et réduire les coûts. Du côté réglementaire, Yellow Card affirme respecter les directives des États et des institutions comme l’UEMOA ou la BCEAO. Son conseiller juridique, Jefferson Iwengue, a insisté sur l’importance de rester en veille face aux évolutions du cadre légal, tout en participant activement aux réflexions sur la régulation.
Déjà présente dans plus de 20 pays africains, Yellow Card se positionne comme leader régional des services liés aux cryptomonnaies. Ses transactions en stablecoins représentent plus de 90 % de ses opérations en Afrique francophone, pour un volume dépassant 6 milliards de dollars à l’échelle continentale.
En misant sur des solutions numériques accessibles et conformes, l’entreprise espère contribuer à bâtir un écosystème financier plus inclusif, résilient et adapté aux besoins des économies locales.