La frontière tuniso-libyenne demeure un espace sensible, confronté à la contrebande, aux trafics et aux flux migratoires, malgré les promesses répétées de coopération bilatérale.
En marge de la 80ᵉ Assemblée générale des Nations Unies à New York, le ministre tunisien des Affaires étrangères, Mohamed Ali Nafti, a rencontré son homologue libyen Tahar Baour. Les deux parties ont affiché la volonté de résoudre les dossiers consulaires et de faciliter la circulation des marchandises et des passagers aux postes-frontières. Pourtant, Ras Jedir et Dhehiba restent souvent le théâtre de blocages, perturbant le quotidien des populations locales dépendantes du commerce transfrontalier.
Si la rhétorique diplomatique souligne une convergence de vues, aucune mesure concrète n’accompagne ces déclarations pour renforcer la sécurité ou développer des projets transfrontaliers durables. La Tunisie, directement exposée aux flux migratoires et aux tensions économiques liés à l’instabilité libyenne, reste marginalisée dans la gestion de ces enjeux.
Sur le plan politique, les deux ministres ont réaffirmé leur soutien à une solution « libyenne-libyenne » sous l’égide de l’ONU et affiché une position commune sur la question palestinienne. Cependant, ces engagements contrastent avec l’absence de résultats tangibles sur les questions bilatérales urgentes.
Pour les analystes, cette rencontre illustre les limites d’une diplomatie de façade, où les déclarations symboliques se heurtent à l’absence de mécanismes clairs, de calendrier et de financements. Les populations frontalières continuent de subir les conséquences de cet immobilisme.




