La Cour constitutionnelle du Bénin a tranché ce jeudi 9 octobre 2025. Saisie d’un recours portant sur l’interprétation du parrainage présidentiel, l’institution a finalement déclaré la requête irrecevable, estimant qu’elle ne relevait pas de son champ de compétence.
Le dossier avait été introduit par un groupe de citoyens, parmi lesquels Miguèle Houeto, Landry Angelo Adelakoun, Romaric Zinsou, Fréjus Attindoglo et Conaïde Akoudenoudje. Tous contestaient des propos attribués au directeur général des élections, selon lesquels un candidat pourrait s’auto-parrainer dans le cadre de l’élection présidentielle.
Lors d’une réunion de travail entre la Commission électorale nationale autonome (CENA) et des députés, le directeur général aurait déclaré qu’« on peut s’auto-parrainer, comme on peut voter pour soi ». Cette interprétation a immédiatement suscité des inquiétudes.
Pour les requérants, une telle lecture du nouvel article 132 du Code électoral serait contraire à l’esprit du texte, qui exige le parrainage par des élus pour toute candidature à la magistrature suprême. Ils sollicitaient donc une clarification de la Cour sur ce point précis.
Mais après examen, les sages de la Cour ont estimé que ce type de litige ne relevait pas de leur mission constitutionnelle. Aucun droit fondamental n’ayant été violé, et le recours ne portant ni sur un texte réglementaire, ni sur une loi ou un acte administratif en vigueur, la demande a été rejetée.
La Cour a rappelé qu’elle intervient uniquement dans le cadre du contrôle de constitutionnalité ou de la protection des droits fondamentaux, ce qui n’était pas le cas dans ce dossier.
Si la décision met un terme juridique au recours, la question de l’auto-parrainage n’est pas pour autant close. Elle continue d’agiter le débat public et pourrait refaire surface à l’approche des élections présidentielles de 2026, dans un contexte où la question de l’inclusivité du processus électoral reste sensible.




