Après douze mois passés derrière les barreaux, Issa Kaou N’Djim, ancien vice-président du Conseil national de la transition (CNT) au Mali, est libre. Il avait été condamné en novembre 2024 pour des propos jugés offensants envers le gouvernement burkinabé lors d’une émission télévisée.
Cette incarcération faisait suite à des accusations d’« offense à un chef d’État étranger » et d’« injures via un système d’information », après qu’il a critiqué ouvertement le pouvoir militaire du Burkina Faso. Selon la justice malienne, ses déclarations portaient atteinte aux relations entre les deux pays.
Figure connue du paysage politique malien, Issa Kaou N’Djim n’en est pas à son premier affrontement avec la justice. En 2021, il avait déjà été condamné à six mois de prison avec sursis pour avoir « porté atteinte au crédit de l’État ».
Proche de l’imam Mahmoud Dicko, il s’était imposé comme l’une des voix fortes du mouvement de contestation qui avait précipité la chute de l’ancien président Ibrahim Boubacar Keita. Ce rôle l’avait propulsé au sein du CNT, où il a occupé la vice-présidence avant de perdre son influence à cause de ses prises de position souvent jugées provocantes.
La libération d’Issa Kaou N’Djim intervient alors que les relations entre le Mali et le Burkina Faso connaissent des tensions sous la surface, malgré leurs alliances militaires. Certains observateurs y voient un signal d’apaisement, d’autres un simple épisode dans le parcours tumultueux d’un homme qui refuse le silence.
S’il a recouvré la liberté, Issa Kaou N’Djim demeure une figure controversée, mi-respectée, mi-redoutée, symbole d’un franc-parler qui continue de bousculer la scène politique malienne.




