Emmanuel Macron a effectué dimanche une visite d’État au Gabon, sa première depuis l’arrivée au pouvoir de Brice Oligui Nguema, près de deux ans après la fin de l’ère Bongo. Le président français a atterri à Libreville en fin d’après-midi, accueilli avec les honneurs militaires pour l’une des étapes clés de sa tournée africaine, qui le mène également à l’île Maurice, en Afrique du Sud et en Angola.
Au palais du Bord de mer, les deux chefs d’État ont échangé avant de s’adresser à la presse. Brice Oligui Nguema a remercié la France pour son soutien durant la transition politique et rappelé que « le Gabon et la France ont besoin l’un de l’autre ». Il a aussi mis en avant l’ambition de son pays de rompre avec les pratiques passées en misant sur une transformation économique centrée sur la valorisation locale des ressources.
Emmanuel Macron a salué les progrès réalisés depuis la prise de pouvoir du 30 août 2023, qu’il considère comme le début d’« une nouvelle ère ». Le président français s’est félicité du parachèvement de la transition et assure qu’« aucun nuage » ne plane sur la relation bilatérale.
La dimension économique a occupé une place majeure dans les échanges. Une délégation d’affaires française accompagnait le chef de l’État, signe de la volonté de Paris de consolider sa présence dans un contexte de forte concurrence internationale. Pour Libreville, la situation financière demeure tendue, et la France n’est plus le premier partenaire commercial, désormais devancée par la Chine. Emmanuel Macron plaide pour un partenariat « exemplaire », fondé sur le respect des priorités gabonaises.
Les autorités gabonaises ont annoncé l’interdiction de l’exportation du manganèse brut à partir de 2029 pour encourager la transformation locale. Le groupe français Eramet, présent au Gabon via Comilog et Setrag, s’est engagé à appliquer cette nouvelle mesure. Dans le même élan, un prêt de 173 millions d’euros a été signé avec l’Agence française de développement pour réhabiliter le Transgabonais, axe ferroviaire stratégique pour le transport des minerais et des voyageurs.
Cette visite s’inscrit également dans le repositionnement militaire de la France en Afrique. À Libreville, l’ancien camp De Gaulle est désormais un centre de formation régional dédié à la lutte contre la criminalité environnementale. Emmanuel Macron a souligné l’importance de protéger la forêt du bassin du Congo, pilier essentiel de la lutte contre le changement climatique, un objectif partagé par les deux pays.



