C’est acté ! Tidjane Thiam est reconduit à la tête du PDCI-RDA. Lors du 9e congrès extraordinaire du parti, tenu de manière éclatée ce mercredi 14 mai 2025, l’ex-patron du Crédit Suisse a été réélu avec un score soviétique : 5190 voix sur 5202, soit 99,77 % des suffrages exprimés.
Son unique adversaire ayant été écarté pour non-conformité de dossier, Thiam était seul en lice, mais sa victoire n’en reste pas moins stratégique, dans un climat politique particulièrement tendu.
Lundi dernier, contre toute attente, Tidjane Thiam annonçait sa démission de la présidence du PDCI, seulement 17 mois après avoir été élu avec plus de 95 % des voix. Derrière ce coup de théâtre, une manœuvre bien pensée : neutraliser le recours judiciaire de Valérie Yapo, cadre du parti, qui remettait en cause la légitimité de son élection.
En ligne de mire : sa double nationalité (ivoirienne et française). Selon une décision de justice controversée, Thiam aurait perdu la nationalité ivoirienne au moment de son inscription sur les listes électorales en 2022, en vertu de l’article 48 du code de la nationalité ivoirienne. Ce motif avait même entraîné sa radiation des listes électorales et, par ricochet, son exclusion de la course à la présidentielle d’octobre 2025.
À peine démissionnaire, le vétéran Ernest N’Koumo Mobio (92 ans), vice-président et ancien maire d’Abidjan, assurait un intérim éclair, allant jusqu’à créer pour Thiam un poste taillé sur mesure de « président délégué ». Une astuce qui lui a permis de garder la main, sans en avoir l’air.
Aujourd’hui, désormais débarrassé de sa nationalité française, comme validé par la justice ivoirienne, Tidjane Thiam peut officiellement diriger son parti sans contestation. Une étape cruciale dans sa stratégie politique, alors que l’horizon électoral reste incertain.




