Economie

Afrique : des crises aux opportunités, Afreximbank trace la voie de la résilience économique.

Réunie à Abuja dans le cadre de ses assemblées annuelles 2025, la Banque Africaine d’Import-Export (Afreximbank) a présenté son rapport phare sur le commerce continental. Intitulée « Le commerce africain dans un environnement financier mondial en mutation », cette étude propose une lecture stratégique des dynamiques économiques du continent dans un monde de plus en plus instable.

Face aux secousses géopolitiques, à la montée des incertitudes financières et aux barrières commerciales persistantes, l’Afrique a tout de même enregistré une performance remarquable en 2024. Le commerce global du continent a progressé de 13,9 %, atteignant 1500 milliards de dollars, tandis que les échanges intra-africains ont grimpé de 12,4 %, largement stimulés par la mise en œuvre progressive de la ZLECAf.

Pour le président d’Afreximbank, le professeur Benedict Oramah, il est impératif de transformer les faiblesses du système mondial en leviers d’action : « Le continent doit tirer parti de la fragmentation économique mondiale pour renforcer ses chaînes de valeur locales, ses infrastructures numériques et ses capacités financières. »

L’économiste en chef de l’institution, Dr Yemi Kale, a salué les avancées obtenues malgré les vents contraires : inflation persistante, dette croissante et déficit de financement du commerce, aujourd’hui estimé à 100 milliards de dollars.

Le rapport 2025 insiste sur plusieurs chantiers clés pour consolider la résilience du continent :

L’accélération de l’usage du PAPSS, le système panafricain de paiement, qui permet de réduire la dépendance aux devises étrangères ;

Le renforcement de la ZLECAf comme pilier d’un commerce régional plus robuste ;

L’harmonisation des cadres réglementaires entre pays africains ;

La mobilisation des capitaux domestiques, notamment les fonds de pension et les fonds souverains ;

Et enfin, la défense des intérêts africains au sein du G20, notamment sur les questions de financement climatique et de révision des mécanismes mondiaux comme les droits de tirage spéciaux (DTS).

L’étude salue également l’action de l’Alliance des institutions financières multilatérales africaines (AAMFI), tout comme l’engagement financier d’Afreximbank, qui a débloqué 17,5 milliards de dollars en 2024, avec un objectif de 40 milliards d’ici 2026.

Malgré un ralentissement de la croissance mondiale, l’Afrique a affiché une croissance stable de 3,2 % en 2024, portée par la vigueur des exportations de matières premières et une amélioration progressive de la gouvernance budgétaire. Toutefois, de fortes disparités régionales subsistent.

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