Le Brésil cherche à retrouver sa place parmi les grands producteurs mondiaux de cacao, un secteur qu’il avait dominé avant que sa production ne s’effondre dans les années 1990 en raison de la maladie du « balai de sorcière » ayant frappé les plantations de Bahia. Après plusieurs décennies, le pays sud-américain s’efforce de redynamiser son industrie cacaoyère et a décidé de s’inspirer du modèle réussi de la Côte d’Ivoire, leader mondial dans ce domaine.
Lors du Séminaire d’affaires Brésil-Côte d’Ivoire qui s’est tenu à Abidjan le 3 février, une délégation brésilienne dirigée par l’Agence de Promotion des Exportations et Investissements (ApexBrasil) a rencontré les responsables du Conseil du Café et du Cacao (CCC). L’objectif de cette rencontre était de développer un partenariat stratégique avec la Côte d’Ivoire pour relancer la production de cacao, tout en améliorant les pratiques agricoles et en intégrant les normes de durabilité qui façonnent aujourd’hui le commerce mondial du cacao.
Le cacao, surnommé « nourriture des dieux », a été introduit en Afrique en 1822 par José Maria de Sousa, qui a apporté avec lui la variété brésilienne. Depuis plus de 40 ans, la Côte d’Ivoire est le principal producteur mondial de cacao. Kone Brahima Yves, directeur général du Conseil du Café-Cacao, a souligné cette boucle symbolique : « Le Brésil a introduit le cacao en Côte d’Ivoire et aujourd’hui, pour continuer à développer notre secteur, nous allons avancer ensemble. »
Cette collaboration intervient alors que des multinationales du secteur envisagent d’investir massivement en Amérique latine pour réduire leur dépendance envers la Côte d’Ivoire et le Ghana, qui à eux deux représentent plus de 60% de la production mondiale. Cette tendance a été renforcée par l’augmentation des prix du cacao sur les marchés internationaux, notamment à Londres et à New York, en raison des effets du changement climatique sur les cultures en Afrique de l’Ouest, cœur de la production mondiale.