À l’approche de la Tabaski, l’État sénégalais met en place un dispositif national pour assurer la disponibilité des moutons et prévenir les vols de bétail. Un Conseil interministériel présidé par le Premier ministre Ousmane Sonko s’est tenu ce mardi à Dakar et a abouti à plusieurs décisions stratégiques.
Le gouvernement s’appuie sur les bons résultats de 2024 : 955 175 têtes de moutons avaient été recensées, soit 117 % de l’objectif. La production locale avait couvert près de 69 % des besoins, le reste étant importé du Mali et de la Mauritanie. Pour 2025, l’objectif est de consolider ces performances en corrigeant les insuffisances.
Parmi les priorités : l’aménagement de points de vente adaptés, la régulation de leur implantation, l’amélioration de l’accès au crédit pour les opérateurs et la réduction du coût de l’aliment bétail. Le gouvernement prévoit aussi de renforcer l’éclairage, l’hygiène, les points d’eau temporaires et les postes médicaux sur les marchés. Un projet de parc à bétail à Diamniadio-Thiès est en cours d’étude. Pour garantir la sécurité du cheptel et la fluidité du transport, plusieurs ministères sont mobilisés. Des mesures spécifiques concernent le passage aux frontières, l’accompagnement par des bergers dans les véhicules de transport et la mise en œuvre effective des exonérations fiscales.
Face à la recrudescence du vol de bétail, un plan d’action renforcé est annoncé : déploiement de patrouilles mixtes dans les zones à risque, mise en place d’un système de renseignement communautaire et adoption imminente des décrets du Code pastoral. Un registre national du bétail sera créé d’ici fin 2025. Un atelier national en juin permettra de définir une réponse concertée, avec le soutien renforcé des pays voisins. La coordination des opérations est confiée au ministère de l’Agriculture, avec un suivi de terrain assuré par les gouverneurs. Un rapport d’évaluation sera transmis au Premier ministre d’ici le 31 juillet. Par ailleurs, un plan national d’autosuffisance en moutons est en préparation.