Le gouvernement tchadien a mis fin ce lundi 6 octobre 2025 à son partenariat avec l’ONG sud-africaine African Parks Network (APN), mettant un terme à 15 années de collaboration dans la gestion des aires protégées, notamment le Parc national de Zakouma.
L’annonce a été faite par le ministère de l’Environnement, de la Pêche et du Développement durable, qui invoque des manquements contractuels et une détérioration des relations institutionnelles avec l’ONG. Cette décision marque un tournant dans la politique nationale de conservation.
Depuis 2010, African Parks Network gérait le Parc national de Zakouma, une zone emblématique de la biodiversité sahélienne autrefois ravagée par le braconnage, notamment celui des éléphants. L’implication d’APN avait permis un redressement notable de la situation sécuritaire et écologique du parc, lui redonnant une place de choix dans les stratégies de conservation régionales.
En 2017, la collaboration s’était élargie avec la création du Grand Écosystème Fonctionnel de Zakouma (GEFZ), une approche intégrée incluant les zones périphériques. Puis, en 2022, l’accord avait été étendu à la Réserve naturelle et culturelle de l’Ennedi (RNCE), site classé au patrimoine mondial de l’UNESCO.
Mais selon le ministère, cette coopération ne répondait plus aux attentes. Plusieurs griefs sont évoqués :
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une résurgence du braconnage ;
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l’absence d’investissements notables dans les infrastructures et les dispositifs de protection ;
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le non-respect de clauses contractuelles clés ;
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une collaboration difficile avec les autorités locales ;
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et une attitude jugée irrespectueuse envers les institutions nationales.
Ces éléments cumulés ont motivé la résiliation immédiate de tous les accords en vigueur.
Malgré cette rupture, le gouvernement tchadien réaffirme sa volonté de préserver et de gérer durablement ses aires protégées. Le ministère assure rester ouvert à de nouveaux partenariats avec des acteurs « sérieux, respectueux et mutuellement engagés ».
Cette décision ouvre une phase d’incertitude pour les sites concernés, en particulier Zakouma, le GEFZ et la RNCE, alors que les menaces environnementales dans la région restent pressantes. Reste à savoir quels nouveaux opérateurs prendront le relais dans un contexte où la conservation demande à la fois expertise, engagement local et stabilité politique.
Pour l’instant, African Parks Network n’a pas encore réagi publiquement à cette décision de N’Djamena.




