Politique & Société

54 soldats tués par les terroristes, aucun deuil national : le gouvernement béninois donne ses raisons.

Le Bénin est en deuil silencieux. Après les récentes attaques meurtrières dans le nord du pays, qui ont coûté la vie à 54 soldats béninois, le mutisme du gouvernement a choqué de nombreux citoyens. Alors que la douleur est vive, l’absence de deuil national ou de drapeaux en berne soulève colère et incompréhension.

Face à cette vague d’indignation, Wilfried Léandre Houngbédji, porte-parole du gouvernement, a rompu le silence mercredi 30 avril. Il a tenté de justifier cette posture officielle par une stratégie de retenue face à un ennemi insaisissable.

Selon le porte-parole, cette sobriété n’est pas un manque d’empathie, mais un choix réfléchi pour ne pas alimenter la stratégie médiatique des groupes terroristes. « Si cela nous arrive 50 fois dans l’année, on ne peut pas proclamer 50 deuils nationaux », a-t-il déclaré, soulignant le risque de banalisation et de démoralisation des forces armées.

Il prend en exemple des pays voisins comme le Burkina Faso ou le Nigéria, qui ont un temps multiplié les hommages officiels avant de changer de cap, pour ne pas faire le jeu des terroristes.

Dans cette guerre asymétrique, le gouvernement assure mobiliser tous les moyens nécessaires pour équiper les Forces Armées Béninoises (FAB). L’exécutif appelle à la solidarité nationale autour des soldats, engagés sur plusieurs fronts pour défendre l’intégrité du territoire.

Ce discours vise à rassurer l’opinion publique tout en consolidant le moral des troupes et la cohésion sociale. Une posture qui suscite toutefois le débat, entre nécessité stratégique et devoir de reconnaissance envers les victimes.

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