Le tribunal d’Abomey-Calavi a rendu un verdict qui a surpris autant par l’audace des faits que par leur contexte. Deux hommes, âgés de 28 et 37 ans, ont été condamnés à cinq ans de prison ferme pour une série de vols, dont l’un commis dans un lieu hautement improbable : la cour du commissariat de Zinvié.
Tout commence une nuit où les deux individus parviennent à s’introduire silencieusement dans l’enceinte du commissariat. Leur objectif : une motocyclette garée là, propriété d’un agent de police. Le contact étant bloqué, ils ne peuvent pas la démarrer sur place. Plutôt que de renoncer, ils décident de pousser l’engin jusqu’à un coin sombre, à l’extérieur des murs. Là, à l’abri des regards, ils forcent le mécanisme, démarrent la moto et prennent la fuite.
Mais leur équipée ne s’arrête pas là. Quelques jours plus tard, un samedi de fin juillet, ils commettent deux autres vols dans l’arrondissement de Glo-Djigbé. Le premier se déroule dans une boutique à Aglassa. Un téléphone Android laissé en charge devient leur cible. Tandis que l’un le subtilise discrètement, l’autre monte la garde. Plus tard, dans un autre quartier, ils arrachent le sac d’une dame, accroché à sa moto. Dans la précipitation, la victime pousse un cri qui alerte tout le voisinage. L’un des deux voleurs est vite rattrapé. Le second tente de fuir, mais est lui aussi intercepté peu après. Le sac, contenant 110 000 FCFA, a disparu.
Alertée, la police intervient. Les deux hommes sont arrêtés et conduits au commissariat. Les investigations menées révèlent rapidement qu’ils sont les auteurs des trois vols : le sac, le téléphone et la moto du policier. Les objets volés sont retrouvés lors de l’enquête.
À la barre, les accusés ne nient rien. Le plus âgé, un conducteur de taxi-moto père de quatre enfants, reconnaît les faits. Il est déjà connu de la justice. Son complice, 28 ans, élève seul deux enfants depuis le décès de leur mère. Tous deux implorent la clémence du tribunal.
La justice ne se laisse pas attendrir. La sentence tombe : cinq ans de prison ferme, 150 000 FCFA d’amende et l’obligation de restituer les 110 000 FCFA volés. Les deux hommes, incarcérés depuis près de trois semaines, repartent en détention. Ils disposent de quinze jours pour faire appel.
