Politique & Société

Abus de fonctions et blanchiment de capitaux au Bénin: la CRIET condamne un haut cadre de la présidence à 4 ans de prison ferme.

La Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET) a rendu son verdict ce lundi 7 juillet 2025 dans une affaire qui a secoué les couloirs du pouvoir exécutif. L’ancien délégué financier de la présidence écope de 48 mois de prison ferme et d’une amende d’un million de FCFA pour abus de fonctions et blanchiment de capitaux.

Le ministère public avait pourtant requis sept ans de prison ferme et dix millions d’amende. La cour a décidé d’une peine plus modérée, mais elle a tout de même ordonné la confiscation de plusieurs biens appartenant au prévenu, dont un véhicule.

Dans ce même dossier, le frère du principal accusé a été relaxé au bénéfice du doute, bien que le parquet ait requis cinq ans contre lui. Quant au collaborateur de la Personne responsable des marchés publics (PRMP), lui aussi poursuivi, il a été totalement blanchi.

L’affaire repose sur des irrégularités dans la passation de marchés publics au profit de la Garde républicaine. Selon le parquet, l’ex-délégué aurait manipulé les procédures pour favoriser certains prestataires, parfois même en faisant exécuter des contrats par son frère. Des documents à en-tête liés aux marchés ont été retrouvés à son domicile, renforçant les soupçons.

Le ministère public l’accuse aussi d’avoir réinvesti les fruits de ces opérations douteuses, justifiant ainsi la qualification de blanchiment.

À la barre, l’ex-délégué s’est défendu avec vigueur. Il a dénoncé un dossier construit contre lui seul, pointant des dysfonctionnements internes et des retards de transmission liés à la Garde républicaine. Il affirme n’avoir validé les dossiers qu’en janvier 2025, en raison de la lenteur du système informatique et des transmissions tardives.

Concernant les allégations de rétrocommissions de 20 %, il a nié en bloc, affirmant n’avoir jamais rencontré les prestataires et soulignant que ses fonctions ne le permettent pas.

Cette affaire illustre les tensions persistantes autour de la gestion des fonds publics, les limites des mécanismes de contrôle et les luttes d’influence au sein des institutions. Le verdict de la CRIET, tout en étant moins sévère que requis, envoie un signal fort sur l’exigence de rigueur dans les fonctions sensibles de l’État.

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