Le Cadre de concertation des forces politiques de l’opposition a tenu une conférence de presse ce mardi 22 juillet 2025 à Cotonou, pour alerter l’opinion publique sur ce qu’il qualifie de dérives autoritaires croissantes sous le régime en place. À moins de deux semaines de la fête nationale du Bénin, et à l’approche des élections générales de 2026, les opposants dénoncent une gouvernance qu’ils jugent de plus en plus opaque et répressive.
Au cœur des préoccupations exprimées : la gestion des ressources publiques, les atteintes aux libertés individuelles et la répression politique. Les intervenants ont dénoncé une succession d’arrestations jugées arbitraires, un exil forcé de plusieurs figures de l’opposition, mais aussi des cas récents de disparitions suspectes, parfois même à l’étranger. Des épisodes qu’ils considèrent comme des enlèvements à caractère politique.
« Nos libertés sont réduites à leur plus simple expression », ont-ils déclaré. « Les lois sont ignorées, les décisions de justice contournées, et les opposants traqués jusque dans leurs refuges. »
Ils s’appuient notamment sur le rapport d’Amnesty International publié en avril dernier, qui pointe une nette régression des droits civils au Bénin. Pour eux, le climat politique est devenu incompatible avec un processus électoral transparent et crédible.
Alors que le Bénin s’apprête à célébrer le 65ᵉ anniversaire de son indépendance, les membres du Cadre interpellent directement le président Patrice Talon. Selon eux, cette célébration doit être plus qu’un simple défilé : elle devrait ouvrir une réelle opportunité de rassemblement national et de réconciliation.
Ils formulent trois exigences claires pour rétablir un climat de confiance :
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La libération immédiate des détenus politiques
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Le retour des exilés politiques
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L’organisation d’un dialogue politique franc, voire d’une assise nationale
« Si le Président veut donner un sens profond à sa dernière fête nationale en tant que chef de l’État, il doit poser des actes forts », a souligné un intervenant.
Face à ce qu’ils perçoivent comme un verrouillage progressif de l’espace démocratique, les représentants de l’opposition appellent les citoyens à une vigilance accrue et à une participation massive aux prochaines échéances électorales. Ils promettent également de ne pas baisser les bras, malgré les intimidations.
« Tout est mis en œuvre pour renforcer l’opacité de la gouvernance. Mais nous resterons debout, pour que le peuple retrouve sa voix », ont-ils martelé en clôture de leur déclaration.
Le ton est donné. À huit mois du scrutin de 2026, le climat politique béninois s’annonce tendu.




