Les plages spectaculaires de Limbé, avec leur sable noir volcanique et le Mont Cameroun en toile de fond, attirent de moins en moins de touristes depuis le début de la crise dans les régions anglophones du Cameroun. Depuis dix ans, le conflit entre l’armée et les groupes séparatistes, qui a fait au moins 6 000 morts, a créé une psychose chez les visiteurs et provoqué un effondrement du secteur touristique.
Les hôtels de la ville, autrefois prisés par les touristes et pour les congrès d’affaires, ont réduit leur capacité et leur personnel. À l’Hôtel Seme Beach, par exemple, le nombre de lits a été divisé par deux et trois-quarts du personnel licenciés. Les espaces autrefois animés, comme le parking pouvant accueillir 300 voitures, se vident presque complètement.
Le phénomène des « villes mortes », instauré par les séparatistes chaque lundi et renforcé à l’approche de la présidentielle du 12 octobre, paralyse l’économie locale. Les commerces ferment et la circulation des touristes est restreinte, contribuant à la chute d’activité des hôtels et restaurants.
Pourtant, certaines structures continuent de fonctionner, notamment pour accueillir des hommes d’affaires se rendant au Nigéria. Les hôtels misent sur la sécurité renforcée et la communication via les réseaux sociaux pour attirer les visiteurs. Les responsables locaux espèrent un retour progressif des touristes, convaincus que la situation est plus calme qu’elle n’y paraît malgré le climat électoral tendu.
Les acteurs du tourisme à Limbé restent résilients et misent sur la fin du conflit et le rétablissement de la confiance des visiteurs pour relancer une industrie longtemps florissante.




