À l’occasion du 50e anniversaire de la CEDEAO, le Nigéria a ravivé l’espoir d’un retour du Mali, du Burkina Faso et du Niger au sein du bloc ouest-africain. Le ministre nigérian des Affaires étrangères, Yusuf Tuggar, s’est montré confiant quant à une réintégration prochaine des trois pays sahéliens, aujourd’hui regroupés au sein de l’Alliance des États du Sahel (AES).
« La démocratie est un processus, pas un événement », a-t-il rappelé, déplorant que les récents départs aient éclipsé les avancées majeures de l’organisation régionale. De son côté, Omar Alieu Touray, président de la Commission de la CEDEAO, a salué la volonté de maintenir le dialogue, malgré le départ des “frères” du Sahel. Il a insisté sur la nécessité de « continuer ensemble en tant que membres de la famille ouest-africaine ».
Le Mali, le Burkina Faso et le Niger ont annoncé leur retrait de la CEDEAO le 28 janvier 2024, en dénonçant des sanctions jugées injustes et l’ingérence étrangère après les coups d’État militaires dans chacun de ces pays. Le retrait a été officiellement acté le 29 janvier, réduisant le nombre d’États membres à 12. La CEDEAO a toutefois laissé la porte ouverte : une période de transition de six mois, courant jusqu’au 29 juillet 2025, a été instaurée pour favoriser une médiation et tenter de ramener les pays de l’AES à la table régionale. Le Nigeria, poids lourd diplomatique de la sous-région, semble désormais déterminé à peser de tout son poids pour rapprocher les positions.