Plus de 200 crocodiles du Nil ont été abattus dans une ferme située dans la colonie israélienne de Petzael, en Cisjordanie occupée. Cette décision, annoncée le 4 août 2025 par l’administration civile israélienne, suscite une vague de colère chez les défenseurs des animaux et le propriétaire des lieux, qui dénonce un acte brutal et injustifié.
D’après le Cogat, l’organisme israélien chargé de la gestion civile en territoire occupé, les crocodiles étaient enfermés dans des conditions jugées « déplorables ». Le manque de nourriture aurait provoqué des comportements de cannibalisme entre les animaux. L’administration évoque un danger réel pour les résidents des zones voisines, justifiant une intervention rapide après consultation de vétérinaires.
Mais aucun détail n’a été fourni sur la manière dont les crocodiles ont été tués.
La ferme de Petzael, ouverte aux touristes dans les années 90, avait été transformée en élevage commercial. Elle a cessé son activité en 2013, à la suite de l’interdiction par Israël du commerce d’animaux sauvages pour leur peau. Depuis, le site était abandonné, bien que les crocodiles y aient été maintenus.
Gadi Bitan, propriétaire depuis plus de 30 ans, assure ne pas avoir été informé de l’opération. Il affirme que les animaux étaient bien nourris, en bonne santé, et qu’aucun incident majeur n’avait été signalé. Il dénonce une “exécution pure et simple”, racontant que son employé présent lors de l’intervention s’est vu confisquer son téléphone pour l’empêcher de filmer.
L’ONG israélienne Let the Animals Live qualifie l’opération de “massacre cruel” d’animaux protégés. Elle souligne qu’Israël est signataire de la convention CITES, qui protège les espèces menacées, comme le crocodile du Nil. L’organisation demande l’ouverture immédiate d’une enquête.
Des images diffusées il y a quelques mois montraient des adolescents lançant des pierres sur les crocodiles. Plusieurs fuites d’animaux auraient été signalées depuis la fermeture de la ferme, provoquant l’inquiétude des riverains et des visiteurs de réserves naturelles voisines.
Le Cogat affirme avoir tenté à plusieurs reprises de résoudre la situation avec le propriétaire, sans succès. Malgré des efforts pour réparer les clôtures, le site aurait continué à présenter un risque élevé. L’administration estime que l’abattage était devenu inévitable après plus de dix ans d’impasse.
Aucune information n’a été fournie sur le traitement ou la destination des dépouilles des crocodiles, qui peuvent atteindre quatre mètres de long et peser jusqu’à 500 kilos.




