À sept mois de la présidentielle, l’ancien président ivoirien Laurent Gbagbo frappe un grand coup. Le PPA-CI, son parti, se retire officiellement de la Commission électorale indépendante (CEI), dénonçant une instance « disqualifiée » et inféodée au pouvoir.
Dans un communiqué lu ce vendredi 11 avril 2025, Laurent Gbagbo annonce une rupture claire : « J’ai pris la décision de suspendre la participation du Parti des peuples africains – Côte d’Ivoire (PPA-CI) à la Commission électorale indépendante ». Il demande donc au représentant du parti, de « suspendre immédiatement toute activité dans cette institution jusqu’à nouvel ordre ».
Pour l’ex-chef d’État, la CEI n’incarne plus la neutralité ni la transparence électorale. Il accuse l’organe d’être un « instrument docile » du pouvoir en place, qui cherche à verrouiller l’élection à venir.
Gbagbo dresse un tableau alarmant du processus électoral tels que le refus d’auditer une liste électorale contestée, élimination programmée de figures de l’opposition, violations internes du code électoral et les réclamations ignorées de la part des opposants.
Il estime que ces agissements menacent la crédibilité même du scrutin présidentiel à venir. « Je refuse de me rendre complice de ce qui est en train d’advenir à notre pays », déclare-t-il.
Laurent Gbagbo appelle à un sursaut national tout en plaidant pour l’ouverture d’un véritable dialogue entre les forces politiques, la société civile et les autorités. « La Côte d’Ivoire mérite mieux. La démocratie mérite mieux. Et le peuple ivoirien, lui, mérite de pouvoir choisir librement ses dirigeants. »
Sa décision intervient alors que la tension monte à l’approche du scrutin présidentiel de novembre 2025. La sortie du PPA-CI de la CEI pourrait redistribuer les cartes et raviver les débats sur l’équité électorale en Côte d’Ivoire.