Politique & Société

Création d’un Sénat au Bénin : un projet qui divise la classe politique.

Le débat autour de la création d’un Sénat au Bénin revient au premier plan à l’Assemblée nationale ce vendredi 14 novembre 2025. La plénière autour de la proposition de loi qui divise profondément la classe politique s’ouvre à nouveau . Le texte, déposé le 31 octobre 2025 par les députés Aké Natondé de l’Union Progressiste Le Renouveau et Assan Séibou du Bloc Républicain, ambitionne d’introduire une seconde chambre parlementaire dans l’architecture institutionnelle du pays.

Pour les initiateurs de la réforme, le Bénin gagnerait à combler un vide institutionnel en créant une chambre haute capable d’arbitrer les tensions politiques, de renforcer la stabilité de l’État et d’offrir un espace de réflexion à des personnalités d’expérience, notamment les anciens chefs d’État, les ex-présidents d’institution ou des figures reconnues pour leur sagesse. Assan Séibou affirme que le Sénat devrait fonctionner comme une instance neutre, attachée à l’intérêt national avant toute logique partisane.

Cependant, le projet soulève de nombreuses inquiétudes. L’ancien président Boni Yayi figure parmi les opposants les plus résolus. Il juge la réforme inopportune et non légitime, estimant qu’elle pourrait affaiblir la démocratie en concentrant davantage de pouvoir entre les mains d’un cercle restreint, sans véritable adhésion populaire.

Plusieurs personnalités ont déjà exprimé leurs réserves. Célestine Zanou a invité les futurs membres de droit à clarifier leur position. Boni Yayi a pour sa part qualifié le projet de dérive antidémocratique. Le professeur Théodore Holo, ancien président de la Cour constitutionnelle, adopte une approche plus prudente. Il rappelle que la question du Sénat n’est pas nouvelle, mais préfère attendre l’examen détaillé du texte avant de se prononcer.

La Commission des lois a déclaré la proposition “recevable”, ce qui ouvre la voie au débat en séance plénière. Pour être adopté, le texte devra obtenir au moins 87 voix sur les 109 députés.

Si la réforme aboutit en ce jour ou les députés sont en plénière à l’Assemblée, le Sénat pourrait devenir un acteur clé, chargé d’examiner en amont les lois les plus sensibles, comme celles liées aux finances publiques, à la sécurité ou à la défense, et de renforcer la continuité institutionnelle du pays.

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