Politique & Société

CRIET/ rentrée judiciaire 2025 : le Bénin face au spectre du terrorisme, plus de 7 500 morts en 2024 selon l’Indice mondial.

À l’audience solennelle de rentrée judiciaire de la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET), tenue ce vendredi 10 octobre 2025 à Cotonou, le Procureur spécial Elonm Mario Metonou a livré une analyse sans détour sur l’état du terrorisme dans la sous-région, et ses implications pour la justice béninoise.

Selon les derniers chiffres de l’Indice mondial du terrorisme, 7 555 personnes ont péri dans des attaques terroristes en 2024, dont plus de la moitié (51%) dans la région sahélienne. Le Burkina Faso arrive en tête des pays les plus meurtris. Le procureur a insisté sur un fait alarmant : la menace ne reste plus confinée au Sahel. Elle se déplace, progresse et fait peser un risque accru sur les États côtiers comme le Bénin, dont certaines localités frontalières sont désormais vulnérables.

Dans une rétrospective historique saisissante, Elonm Mario Metonou a replacé le terrorisme dans une longue lignée d’actes de violence politique. De l’assassinat du pharaon Ramsès III en 1198 av. J.-C. à l’attentat de Sarajevo en 1914, des attaques du 11 septembre 2001 à New York aux récentes violences au Sahel, le terrorisme s’est transformé sans jamais disparaître, affectant durablement les sociétés et les équilibres géopolitiques.

Défini comme l’usage illégal de la violence par un acteur non étatique dans le but d’instaurer la peur pour atteindre un objectif politique, économique, religieux ou social, le terrorisme constitue aujourd’hui l’un des défis majeurs de la justice contemporaine.

Le Procureur a rappelé un événement marquant : l’attaque du 8 janvier 2025 dans la zone des trois frontières, au nord du pays, qui a coûté la vie à une trentaine de personnes. Une tragédie venue confirmer que le Bénin n’est plus à l’abri et doit adapter ses réponses.

Face à cette évolution inquiétante, la CRIET se veut à la fois ferme et innovante. « Notre mission est d’agir avec rigueur, mais aussi d’inventer des approches adaptées à un phénomène en mutation constante », a déclaré le Procureur spécial. L’objectif est clair : protéger les citoyens tout en préservant les principes fondamentaux de l’État de droit.

L’audience solennelle de cette rentrée judiciaire devient ainsi un espace de réflexion stratégique, où la justice béninoise se questionne sur sa capacité à répondre efficacement à la menace, sans renoncer aux garanties constitutionnelles.

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