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Crise au Mali : les États-Unis ordonnent à leurs ressortissants de quitter le pays sans délai.

Les États-Unis ont lancé une alerte urgente à leurs ressortissants présents au Mali. Dans un communiqué publié par l’ambassade américaine à Bamako, Washington appelle ses citoyens à “quitter immédiatement” le pays, invoquant une dégradation rapide de la situation sécuritaire.

L’ambassade cite une pénurie aiguë de carburant, la fermeture généralisée des écoles et universités, ainsi qu’un conflit persistant entre les forces gouvernementales et des groupes armés proches de la capitale. Ces éléments combinés rendent la situation à Bamako « hautement imprévisible », souligne le communiqué.

Malgré les tensions, l’aéroport international de Bamako reste opérationnel et plusieurs vols commerciaux sont encore disponibles. L’ambassade recommande néanmoins à ceux qui choisissent de rester de préparer des plans d’urgence, notamment la possibilité de se réfugier sur une longue période.

Depuis septembre, le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (JNIM), affilié à Al-Qaida, s’attaque aux convois de carburant en provenance du Sénégal et de la Côte d’Ivoire. Ces attaques visent à répliquer à la décision des autorités maliennes d’interdire la vente de carburant hors des stations-service, une mesure censée priver les djihadistes de leurs sources d’approvisionnement.

Malgré la présence de l’armée en escorte, plusieurs camions-citernes ont été incendiés et des chauffeurs tués ou enlevés. Résultat : l’économie malienne tourne au ralenti, la capitale souffre de pénuries multiples et la vie quotidienne devient de plus en plus insoutenable.

Le Mali reste plongé dans une crise sécuritaire majeure depuis 2012. Les attaques de groupes affiliés à Al-Qaida et à l’État islamique se multiplient, tandis que la junte militaire, arrivée au pouvoir après deux coups d’État (2020 et 2021), peine à reprendre le contrôle du territoire.

D’après des sources sécuritaires, le JNIM chercherait désormais à isoler Bamako en multipliant les offensives autour de la capitale. Dans certaines zones, les djihadistes imposent leurs propres règles, notamment le port du voile pour les femmes et la séparation des sexes dans les transports, selon une vidéo consultée par l’AFP.

Face à cette détérioration, le président de la transition, le général Assimi Goïta, a récemment limogé plusieurs hauts gradés de l’armée pour insuffisance de résultats sur le terrain, sans pour autant apaiser les inquiétudes grandissantes.

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