Politique & Société

Éligibilité de Patrice Talon en 2026 : Bertin Koovi plaide pour la reconnaissance d’une nouvelle République.

Le 6 février 2025, la Cour constitutionnelle a examiné plusieurs recours portant sur l’éligibilité de Patrice Talon pour l’élection présidentielle de 2026, avec notamment trois recours dirigés contre Bertin Koovi. Ce dernier a présenté ses arguments avant que l’affaire ne soit renvoyée pour une analyse plus approfondie.

Les débats autour de la révision constitutionnelle de novembre 2019, qui pourrait avoir marqué un tournant pour le Bénin, restent vifs. La question principale : Patrice Talon est-il éligible pour un second mandat en 2026 ?

La Cour constitutionnelle a été saisie de quatre recours, à l’exception d’un dossier, celui du ministre Lagnidé, qui a été jugé irrecevable.

Lors de l’audience de jeudi dernier, les juges ont entamé l’examen des quatre requêtes. Trois d’entre elles ont été introduites par Nourou Dine Moussa Mouhamed, Kouami Joseph Gabin et Virgile Mahoutin Bassa, qui remettent en cause les propos de Bertin Koovi. Ces requérants demandent à la Cour de convoquer Koovi pour qu’il clarifie ses déclarations sur la révision constitutionnelle et sur les modifications législatives qu’il juge controversées.

Le troisième recours, quant à lui, reproche à Bertin Koovi d’avoir enfreint la constitution en affirmant que le Bénin a adopté une nouvelle constitution, ce qui, selon lui, implique l’avènement d’une nouvelle république.

Le quatrième recours, déposé par Bertin Koovi lui-même, défend l’idée que la révision de 2019 a opéré une rupture constitutionnelle, ouvrant ainsi la voie à la possibilité pour Patrice Talon de briguer un second mandat en 2026 dans cette « nouvelle République ».

Dans sa défense, Koovi a rappelé que la réforme constitutionnelle de novembre 2019 a modifié plusieurs aspects fondamentaux de la constitution, tels que la création du poste de vice-président, l’extension du mandat des députés de 4 à 5 ans, ainsi que la limitation du nombre de mandats des députés à trois depuis 2021.

Koovi a également soulevé la question de l’absence d’une élection présidentielle en mars 2021 et du vide juridique qui en a découlé. Il a estimé que la situation ne pourrait être légale sans une révision de la constitution. Selon lui, si la constitution de 1990 était encore en vigueur, l’élection du 11 avril 2021 aurait constitué un coup d’État, puisque le président élu n’aurait pas prêté serment de manière conforme aux exigences légales.

Pour Bertin Koovi, si la situation de 2021 n’implique pas une nouvelle république, alors toutes les décisions prises depuis cette date seraient illégales, en raison de l’absence d’un nouveau président légitimé par un serment constitutionnel.

Il a précisé que la question qui se pose n’est pas celle d’un troisième mandat pour Patrice Talon, mais bien de la possibilité pour ce dernier de se présenter à un second mandat en 2026, considérant que le mandat 2021-2026 est en fait son premier, dans le cadre de cette nouvelle république.

Après avoir entendu les plaidoiries, la Cour a décidé de reporter l’examen des quatre recours au 13 février 2025 pour un rapport détaillé.

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