Face à l’aggravation de la famine au Soudan du Sud, le Programme alimentaire mondial (PAM) a commencé des largages aériens de vivres dans l’État du Haut-Nil. Objectif : secourir 40 000 personnes menacées de famine, alors que les violences récentes ont ravagé la région.
Selon le PAM, plus de huit millions de Sud-Soudanais, soit plus de la moitié de la population, souffrent d’insécurité alimentaire aiguë. Dans le seul Haut-Nil, 32 000 personnes sont en situation de famine imminente, un chiffre multiplié par trois en quatre mois.
La reprise des combats entre les forces loyales au président Salva Kiir et l’« Armée blanche », supposément liée au Premier vice-président Riek Machar, a fait exploser la crise humanitaire. L’arrestation de Machar en mars à Juba a fait voler en éclats l’accord de paix de 2018, provoquant des déplacements massifs.
Pour répondre à l’urgence, le PAM prévoit de secourir 470 000 personnes d’ici août dans le Haut-Nil et l’État voisin de Jonglei. Mais les accès routiers sont bloqués. À ce jour, seuls 300 000 bénéficiaires ont pu être atteints. L’agence livre actuellement 700 tonnes de vivres par avion dans les zones isolées de Nasir et d’Ulang. 1 500 tonnes de nourriture attendent d’être acheminées par voie fluviale, suspendues à la réouverture des couloirs humanitaires.
En parallèle, le manque de financement pousse l’organisation à réduire son aide. Mary-Ellen McGroarty, cheffe du PAM dans le pays, alerte : « Si nous n’avons pas les moyens de livrer la nourriture, la famine deviendra une réalité. » Le PAM appelle donc à une mobilisation urgente de 274 millions de dollars pour maintenir ses opérations jusqu’en décembre.




