Dans une lettre poignante datée du 15 octobre 2025, Éric Louis Houndété, député à l’Assemblée nationale et premier vice-président du parti Les Démocrates, sort de sa réserve pour s’adresser directement à Michel François Oloutoyé Sodjinou, coordinateur de la 19e circonscription. Ce dernier, en froid avec la direction du parti, a suspendu son soutien dans le processus de parrainage pour la présidentielle de 2026, provoquant une onde de choc interne.
Depuis plusieurs jours, Michel Sodjinou refuse tout contact avec ses collègues. Appels téléphoniques ignorés, visites infructueuses, silence complet : Éric Houndété affirme avoir tout tenté pour renouer le dialogue. Il s’est même rendu personnellement à son domicile à deux reprises, en compagnie d’autres figures du parti, sans succès. « Je me suis porté à ton domicile en délégation (…) Je ne désespère pas de pouvoir te parler le plus tôt possible. J’en ai besoin dans l’intérêt de la Nation. »
Au cœur de la brouille : la décision de Sodjinou de ne pas remettre son parrainage, estimant que le processus de désignation du candidat du parti manquait de transparence. Houndété reconnaît la légitimité de ces doutes, rappelant que son camarade avait déjà exprimé ses réserves dès septembre, lorsqu’ils avaient ensemble retiré les parrainages à la CENA. « Tu avais pris la décision de ne pas remettre le tien, ou de ne le remettre que lorsque tu aurais été d’accord sur le candidat choisi. »
Mais l’ex-allié tente de ramener son frère d’armes à la table du dialogue, l’invitant à faire confiance, malgré tout, aux instances internes.
Éric Houndété ne se contente pas de plaider la cause du parti. Il ravive aussi les liens personnels tissés depuis l’enfance avec Michel Sodjinou. Une relation ancienne, forgée au-delà des chapelles politiques. « Même lorsque nos chemins ont divergé (…) cela n’a pas altéré notre amitié ni notre fraternité. »
Dans un ton mêlant émotion et gravité, il évoque les humiliations subies, les frustrations mutuelles, les jeux d’exclusion. Il reconnaît les tensions internes et les blessures que certains comportements ont pu provoquer.
Le passage le plus fort de la lettre survient lorsque Houndété, sans détour, affirme venir « à genoux » supplier son ami de remettre le parrainage, pour ne pas bloquer un processus essentiel à la vie démocratique. « Je viens très humblement me mettre à tes genoux pour te supplier de remettre le parrainage au parti. (…) Le Bénin tout entier nous regarde. »
En conclusion, Éric Houndété replace le débat au-dessus des egos : au nom de la République, de la jeunesse, et du combat commun. « Il ne devrait pas être dit que la non remise de ton parrainage a empêché qu’une compétition saine se passe dans l’intérêt du pays. »




