L’objectif fixé par le gouvernement pour relancer le logement social en France semble en bonne voie d’être atteint. Selon Emmanuelle Cosse, présidente de l’Union sociale pour l’habitat (USH), les bailleurs sociaux devraient lancer près de 100 000 logements sociaux d’ici fin 2025, conformément au pacte signé avec l’État en février dernier.
Lors d’une conférence de presse tenue mardi 16 septembre, l’USH a annoncé que 99 500 projets étaient déjà en phase de programmation. Il s’agit de la première étape du processus avant la demande officielle d’agrément de l’État, indispensable pour enclencher la construction.
Malgré cette dynamique encourageante, la tension sur le logement social reste très forte. Fin juin 2025, 2,87 millions de ménages attendaient un logement social, un chiffre en hausse constante. Signe de cette pression croissante, 100 000 nouvelles demandes ont été déposées en seulement six mois, contre un rythme annuel similaire les années précédentes.
« C’est une accélération préoccupante », alerte Emmanuelle Cosse, qui rappelle que cette explosion de la demande touche l’ensemble du territoire, bien au-delà des zones traditionnellement tendues comme l’Île-de-France ou la région PACA.
En 2024, seuls 85 000 logements sociaux avaient été agréés. Et à peine une demande sur sept a été satisfaite, selon les données de l’USH. L’Ancols, organisme public de contrôle, évoquait quant à elle un taux encore plus faible : 9,4 % de demandes satisfaites.
Pour faire face à cette urgence, l’USH plaide pour un objectif durable de 110 000 logements sociaux produits chaque année. Cela permettrait de mieux absorber la demande, d’autant plus que la construction neuve peine à redémarrer du côté des promoteurs privés.
Mais pour tenir ce cap, Emmanuelle Cosse insiste : le soutien de l’État est crucial. Cela passe par des subventions accrues, mais aussi une maîtrise des coûts de construction, fortement impactés par l’inflation depuis 2020.
Le mouvement HLM espère ainsi que les engagements politiques se traduiront en moyens concrets, alors que la crise du logement continue de s’aggraver dans l’ensemble du pays.




