Le Conseil national de transition (CNT) du Mali a adopté ce jeudi une révision de la Charte de la Transition, accordant au président de la Transition, le général Assimi Goïta, un mandat de cinq ans renouvelable à partir de 2025. Le texte prévoit également la possibilité pour le chef de l’État de se porter candidat aux prochaines élections présidentielle et générales.
Adoptée à l’unanimité par les 131 membres du CNT, cette réforme s’inscrit dans le prolongement des recommandations formulées en 2021 lors des Assises nationales de la refondation. Elle vise, selon le président du CNT, Malick Diaw, à « réajuster le système institutionnel du Mali » pour mieux affronter les défis sécuritaires et politiques du pays.
Le gouvernement avait validé ce projet de réforme le 11 juin dernier, affirmant que cette nouvelle orientation permettrait au Mali de mener les réformes politiques et institutionnelles jugées prioritaires, avant la tenue de scrutins. Cette disposition aligne le Mali sur ses alliés du Burkina Faso et du Niger, réunis au sein de l’Alliance des États du Sahel (AES).
La durée du mandat pourrait néanmoins être écourtée si les conditions deviennent favorables à l’organisation d’élections crédibles. Le CNT a également précisé que le président de la Transition reste éligible à tous les scrutins à venir.
Le gouvernement malien a rappelé que, malgré cette révision, la Constitution conserve sa primauté en cas de contradiction avec la Charte, assurant le respect de l’ordre juridique national.
Pour mémoire, Assimi Goïta dirige le Mali depuis juin 2021, après avoir évincé le président de la première transition, Bah N’Daw, à la suite de divergences sur la conduite du processus transitoire. La Charte initiale, adoptée en septembre 2020 après le coup d’État, fixait alors les fondements de la gouvernance provisoire. Sa révision marque un tournant dans l’avenir institutionnel du pays.
