Le Niger franchit une nouvelle étape dans sa stratégie de modernisation militaire. En pleine lutte contre le terrorisme, les Forces armées nigériennes (FAN) s’apprêtent à intégrer dans leur arsenal le drone turc Aksungur, un appareil de haute performance qui pourrait transformer leur capacité d’intervention.
Capable de voler durant près de 48 heures à une vitesse de croisière comprise entre 180 et 250 km/h, l’Aksungur permet une surveillance étendue et continue du territoire nigérien, y compris les zones frontalières les plus difficiles d’accès. Son autonomie et sa portée en font un atout stratégique majeur dans un contexte sécuritaire tendu.
Pour assurer la maîtrise de cet outil technologique, douze militaires nigériens ont été formés en Turquie. Le programme, mêlant théorie, simulations et vols réels, a été conçu pour garantir une prise en main efficace, notamment en matière de navigation, de reconnaissance et d’armement embarqué. Ce renforcement s’inscrit dans une dynamique plus large au sein de l’Alliance des États du Sahel (AES), que forment le Niger, le Mali et le Burkina Faso. Ces pays, qui ont quitté la CEDEAO, multiplient les partenariats sécuritaires avec la Turquie, privilégiant des équipements comme les drones Bayraktar TB2 ou l’Aksungur, appréciés pour leur efficacité et leur coût maîtrisé.
Avec un prix unitaire estimé entre 15 et 20 millions d’euros, l’Aksungur représente un investissement conséquent. Mais les capacités qu’il offre en matière de surveillance, de frappes de précision et d’autonomie opérationnelle pourraient repositionner le Niger comme un acteur militaire incontournable de la région. Cette acquisition marque également un tournant géopolitique : en se rapprochant d’Ankara, Niamey cherche à diversifier ses alliances et à s’émanciper des dépendances traditionnelles envers les puissances occidentales. À terme, cette montée en puissance technologique pourrait permettre aux FAN de jouer un rôle central dans les opérations régionales menées par l’AES.
