Environ 100 000 personnes vêtues de rouge ont formé, dimanche 18 mai à La Haye, une boucle humaine de cinq kilomètres autour du centre-ville.
Objectif : dénoncer le soutien du gouvernement néerlandais à l’offensive militaire israélienne à Gaza. La manifestation, qualifiée de plus grande mobilisation aux Pays-Bas depuis deux décennies, s’est déroulée dans une atmosphère tendue mais pacifique. Hommes, femmes, enfants et bébés pour certains à leur toute première mobilisation ont répondu à l’appel des organisateurs qui accusent La Haye de franchir une « ligne rouge » en restant solidaire d’un État accusé de génocide.
Devant le Palais de la Paix, symbole du droit international et siège de la Cour internationale de justice, les slogans étaient clairs : « Stop », « Nous traçons une ligne rouge pour Gaza », « Pas de justice, pas de paix ». Les manifestants ont voulu rappeler que la CIJ avait déjà enjoint Israël à prévenir toute destruction ou acte de génocide dans l’enclave palestinienne.
Parmi les voix présentes, celle de Roos Lingbeek, enseignante venue avec son mari et leur bébé de 12 semaines : « Nous espérons que cela réveillera le gouvernement », a-t-elle confié, pancarte en main. Amnesty International, représentée par Marjon Rozema, a exhorté les autorités néerlandaises à suspendre tout soutien politique, économique et militaire à Israël, accusé de bloquer l’aide humanitaire et de violer gravement les droits humains dans les territoires palestiniens.
Mais la position du pays reste profondément divisée. Le chef d’extrême droite Geert Wilders, dont le Parti pour la liberté domine actuellement le Parlement, a fustigé les manifestants sur X, les accusant de soutenir le Hamas. Il s’est également opposé aux récentes déclarations du ministre des Affaires étrangères Caspar Veldkamp (VVD, centre-droit), qui a appelé l’Union européenne à reconsidérer ses relations commerciales avec Israël en raison du blocus humanitaire.
Tandis que l’offensive israélienne « Chariots de Gédéon » se poursuit pour reprendre le contrôle total de Gaza, la pression populaire s’intensifie en Europe. À La Haye, la « ligne rouge » est désormais posée.




