Une semaine après les tensions du 6 juin à Lomé, marquées par l’arrestation de dizaines de manifestants, le Cadre de réflexion et d’action pour le changement (Crac) est sorti du silence. Ce regroupement d’opposition qui réunit des partis comme l’ANC de Jean-Pierre Fabre, les FDR de Paul Dodji Apévon, ainsi que des organisations de la société civile telles que Togo Debout et Novation Internationale a tenu une conférence à Lomé pour dresser un bilan sans concession des deux décennies au pouvoir de Faure Gnassingbé.
«Monsieur le président, vous devez rendre le tablier »
Devant la presse, le professeur David Dosseh, membre du Crac, a appelé sans détour à la démission immédiate du chef de l’État. « Faure Gnassingbé n’a plus de légitimité. Son bilan politique, économique et social est un échec. Ce modèle de gouvernance n’est plus tenable pour le Togo. »
Il a dénoncé un climat autoritaire : arrestations arbitraires de journalistes, violences policières contre des citoyens, et une impunité croissante des forces de sécurité. « Un jeune médecin a été battu en pleine rue. Et cela se passe tranquillement, comme si nous étions dans une République bananière », a-t-il lancé.
Faure Gnassingbé est arrivé au pouvoir en 2005, à la suite du décès de son père, qui avait dirigé le pays pendant 38 ans. Malgré les appels au changement, il a récemment prêté serment en mai 2025 comme président d’un nouveau Conseil présidentiel, un poste créé par la révision constitutionnelle de 2024, qui lui permet de conserver la quasi-totalité du pouvoir exécutif.
Pour le Crac, cette évolution institutionnelle n’est qu’un stratagème pour rester au pouvoir indéfiniment, au mépris des aspirations démocratiques du peuple togolais.




