Une nouvelle étude, publiée le 10 juin dans Environmental Health, alimente les inquiétudes sur le glyphosate. Elle établit un lien entre l’exposition à cet herbicide et une augmentation des cancers, notamment des leucémies, chez les rats. Cette recherche, menée sur plusieurs centaines d’animaux à des doses jugées « sans risque » par les autorités européennes, révèle une hausse proportionnelle des tumeurs selon les doses administrées.
Face à ces résultats, plusieurs ONG, dont Pan Europe et Générations Futures, demandent l’interdiction du glyphosate en Europe. « Il ne répond clairement pas aux exigences de sécurité du droit européen », estime Angeliki Lysimachou, de Pan Europe.
Ce débat relancé intervient alors que le glyphosate a été réautorisé dans l’UE en 2023. En France, son usage domestique est interdit, mais il reste accessible aux agriculteurs sous conditions. Si l’OMS classe le glyphosate comme « probablement cancérogène », les agences sanitaires européennes, elles, ne jugent pas le risque critique, invoquant des critères d’analyse différents.
Pour les auteurs de l’étude, ces résultats concordent avec certaines observations épidémiologiques humaines. Toutefois, la cancérogénicité chez l’humain ne peut pas encore être confirmée. Le président Emmanuel Macron, interrogé sur le sujet, a réaffirmé la difficulté à remplacer le glyphosate à court terme.
De son côté, Bayer, propriétaire du Roundup, reconnaît des incertitudes croissantes sur l’avenir commercial du produit, plombé par des litiges judiciaires à répétition.