La tension continue de monter au Soudan du Sud. Le week-end dernier, de violents combats ont éclaté entre l’armée régulière et des forces de l’opposition à Burebiey, une ville stratégique située près de la frontière avec l’Éthiopie, dans l’État du Haut-Nil. Le bilan est lourd : au moins 48 personnes ont été tuées et plus de 150 blessées, selon les autorités locales.
Les hostilités ont commencé samedi, lorsque les troupes du Mouvement populaire de libération du Soudan en opposition (SPLM-IO), soutenues par la milice communautaire surnommée « l’armée blanche », ont attaqué une base des Forces de défense du peuple du Soudan du Sud (SSPDF).
Le gouverneur de l’État, James Koang, a confirmé ce dimanche à la radio Eye Radio que 48 combattants du SPLM-IO et de la milice alliée avaient perdu la vie, tandis que 148 autres ont été blessés. Du côté des SSPDF, les pertes sont officiellement limitées à quatre blessés, sans aucun décès signalé.
James Koang a appelé à une désescalade immédiate et exhorté les groupes armés de l’opposition à revenir à des moyens pacifiques : « Nous sommes ouverts au dialogue. Si quelqu’un veut parler de paix, nous sommes disponibles. »
Le Soudan du Sud, plus jeune État du monde depuis son indépendance en 2011, peine encore à sortir d’un cycle de violences. La guerre civile, déclenchée en 2013, a laissé le pays profondément divisé. L’accord de paix signé en 2018 n’a toujours pas été pleinement appliqué, et les tensions entre le gouvernement et les factions armées persistent.
Les récents affrontements à Nasir ravivent les craintes d’un retour à grande échelle de la violence. L’armée blanche, alliée au chef de l’opposition Riek Machar, premier vice-président du pays, est régulièrement accusée d’attaques contre les forces gouvernementales dans la région.
En mars dernier, le président Salva Kiir avait déjà durci le ton en plaçant Riek Machar et ses hommes en résidence surveillée. Le 11 septembre, un nouveau cap a été franchi : Machar et le ministre du Pétrole, Puot Kang Chol, ont été suspendus de leurs fonctions. Le ministre de la Justice les accuse désormais de trahison, meurtre et autres crimes graves.
Ce regain de violence met en péril les espoirs de stabilité dans une région déjà marquée par la pauvreté, l’exode massif des civils et des tensions interethniques explosives.




