Confronté à une crise humanitaire majeure, le Soudan bénéficie d’un nouveau soutien financier de la Banque africaine de développement (BAD). L’institution panafricaine a approuvé un don d’urgence de 62,13 millions de dollars destiné à remettre en état les infrastructures sociales dans les régions les plus touchées par le conflit armé en cours depuis 2023.
Ce financement permettra de lancer le Projet de réhabilitation intégrée des infrastructures du secteur social (SISSIRP), qui s’étendra sur deux ans, de 2025 à 2027. Quatre États sont concernés : Aj Jazira, Nil, Sennar et Nil Blanc. Objectif : restaurer l’accès à des services de base comme l’eau potable, l’éducation et les soins de santé, aujourd’hui largement inaccessibles à cause des destructions causées par la guerre.
La somme allouée provient de deux sources principales : 44,57 millions de dollars via le Pilier 1 de la Facilité d’appui à la transition, et 17,56 millions de dollars du Fonds africain de développement, guichet concessionnel du Groupe de la BAD.
Le conflit au Soudan a plongé le pays dans l’une des pires situations humanitaires actuelles. Plus de 30 millions de personnes ont besoin d’une aide urgente, et 11,5 millions sont déplacées à l’intérieur du pays. Hôpitaux, écoles, réseaux d’eau : les dégâts sont considérables, aggravant encore la précarité et les disparités sociales.
Pour Mary Monyau, représentante de la BAD au Soudan, ce projet constitue une étape cruciale : « Il s’attaque aux urgences tout en préparant la reconstruction. Nous voulons créer les conditions d’un redémarrage durable. »
Le programme repose sur trois axes : la réhabilitation directe des infrastructures sociales (écoles, centres de santé, réseaux d’eau), le renforcement des compétences locales et de la participation communautaire, et la mise en place de mécanismes de gouvernance et de suivi pour garantir la transparence et l’équité dans l’accès aux services.
Cette initiative s’inscrit dans la stratégie 2024-2033 de la BAD, qui vise à améliorer la qualité de vie en Afrique. Elle répond notamment à l’une des priorités majeures de l’institution, celle de garantir des services essentiels aux populations les plus vulnérables et de renforcer leur résilience face aux chocs futurs.
