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Trafic de drogues: Réseau international de haschisch démantelé entre le Maroc, le Sénégal et la Guinée-Bissau.

Tout a commencé à Marrakech, lorsqu’un ressortissant sénégalais a été intercepté avec 85 kilogrammes de haschisch dissimulés dans des chauffe-eau. Ce n’était pas un simple coup de filet, mais le début d’une enquête transfrontalière qui allait mettre en lumière un réseau bien organisé reliant le Maroc, le Sénégal et la Guinée-Bissau.

Face à cette saisie inhabituelle, les autorités marocaines ont rapidement mis en place une livraison surveillée. L’objectif : suivre la marchandise et remonter la piste jusqu’aux destinataires finaux. Leurs soupçons se sont très vite dirigés vers le territoire sénégalais.

Le 13 octobre, les forces de l’Office central pour la répression du trafic illicite de stupéfiants (OCRTIS) du Sénégal sont passées à l’action. Trois suspects  B. Djaby, M. Baldé et N. Preira  ont été arrêtés dans la zone de la Technopole, à Pikine, un secteur stratégique en périphérie de Dakar. Ils avaient en leur possession 250 paquets de haschisch, représentant un total de 25 kilogrammes.

Selon les premiers éléments de l’enquête, cette drogue était destinée à la Guinée-Bissau. Les trafiquants prévoyaient de dissimuler les stupéfiants dans des bidons de lait en poudre, une technique discrète mais désormais bien connue des services de douane.

Les liens entre les réseaux opérant au Maroc et en Afrique de l’Ouest ne faisaient plus aucun doute. Une précédente saisie de six kilos de haschisch à Dakar, également cachés dans des chauffe-eau, avait déjà permis d’arrêter un individu venu réceptionner la marchandise à Yarakh. Cette arrestation avait fourni aux enquêteurs des indices cruciaux sur les connexions entre les différents maillons de la chaîne.

La perquisition menée au domicile des suspects a renforcé ces soupçons. Les policiers ont mis la main sur plusieurs passeports et pièces d’identité de ressortissants venus d’horizons variés : Guinée-Bissau, Sénégal, Espagne, Gambie, Afghanistan. À cela s’ajoutent deux véhicules, cinq téléphones portables, deux chéquiers, plusieurs cartes bancaires et huit bidons de lait contenant des substances suspectes.

Les investigations ont également permis d’identifier un homme considéré comme le coordinateur du réseau : un certain BL Tavarez, actuellement basé en Guinée-Bissau. Les autorités marocaines et sénégalaises poursuivent leurs efforts pour mesurer l’ampleur exacte de cette filière et mettre la main sur tous ses complices.

Ce coup de filet illustre la montée en puissance de la coopération sécuritaire entre Rabat et Dakar. Face à des réseaux de trafic toujours plus créatifs et mobiles, les services de police des deux pays montrent leur capacité à agir de manière concertée. La façade atlantique de l’Afrique de l’Ouest, longtemps considérée comme une voie de contournement pour les trafiquants internationaux, est désormais étroitement surveillée.

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